Essayer la vape, ce n’est pas forcément l’adopter

Dans le numéro d’Août 2015 de Nicotine & Tobacco Research, les Pr. Linda Bauld, Anne Marie MacKintosh, Allison Ford et Ann McNeill publient une revue d’études sur les usages de la vape chez les jeunes britanniques. En analysant les publications scientifiques internationales sur la question (24 enquêtes recensées), elles ont constaté que la plupart ne distinguent jamais l’expérimentation de la vape de son usage régulier par les adolescents. Seules des études britanniques, dont quatre conduites sur douze mois entre 2013 et 2014, font cette distinction pour les jeunes fumeurs et non-fumeurs.
Ce graphique présente les données des quatre études.
De 8 %, en Grande-Bretagne, à 12 %, au Royaume-Uni, des jeunes britanniques ont essayé la vape. Les auteures remarquent qu’aucune étude (niles 20 autres études recensées) n’a pensé à demander si les jeunes utilisent des liquides avec ou sans nicotine. Ce qui a plus que son importance dans la perspective d’une éventuelle addiction par la vape, à laquelle croient les tenants de la théorie de la passerelle.
Seule une très petite proportion des jeunes – allant de 0,4 % en Écosse à 2 % dans l’étude du Royaume-Uni – rapporte utiliser plus d’une fois par mois une e-cig. Et moins d’1 %  -1 % au R-U et 0,7 % en Grande-Bretagne – plus d’une fois par semaine.
On closer examination, however, this more regular use is found only in young people who have also smoked tobacco. Three of these surveys found no evidence at all of never smoking young people regularly using e-cigarettes. The fourth, a large survey in Wales of 9055 11–16 year olds, identified 54 never smoking young people who reported using e-cigarettes at least monthly. [notre traduction : A l’examen, cet usage plus régulier ne se trouve que chez les jeunes qui fument déjà du tabac. Trois de ces études n’ont trouvé aucune trace de jeunes n’ayant jamais fumé utilisant régulièrement des e-cigarettes. La quatrième, une large étude au pays de Galles sur 9055 jeunes entre 11 et 16 ans, a dénombré 54 jeunes non-fumeurs qui disent utiliser des e-cigarettes au moins une fois par mois.]
Les jeunes n’ayant jamais fumé sont peu nombreux – entre 2 % et 5 % – à expérimenter la vape. Mais surtout ces données montrent qu’ils n’évoluent pas vers un usage régulier de celle-ci.
What do these data tell us? They suggest that at the moment, regular use of e-cigarettes is almost entirely concentrated in young people who already smoke.
[N.t. : Que nous disent ces données ? Elles suggèrent que pour le moment, l’usage régulier d’e-cigarettes est presque totalement concentré chez les jeunes qui sont déjà fumeurs.]
En conclusion, les chercheuses insistent sur l’abandon de l’a priori de la théorie de la passerelle, pour analyser objectivement le phénomène. Et ceci passe par différencier les différents usages, comme c’est généralement le cas des enquêtes sur d’autres substances.
It is imperative that future studies of e-cigarettes and young people differentiate different patterns of consumption and do not use evidence of ever use as a proxy for continued use. Teenagers experiment, and for some smoking teenagers, e-cigarettes may well be a route out of tobacco.
[N.t. : Il est impératif que les futures études sur les jeunes et la e-cigarette différencient les différents types de consommation et n’utilise pas un usage expérimental comme preuve d’un accès à un usage continu. Les ados expérimentent, et pour certains ados fumeurs, les e-cigarette peuvent aussi être un chemin pour sortir du tabac.]

Référence de l’article: 
E-Cigarette Uptake Amongst UK Youth: Experimentation, but Little or No Regular Use in Nonsmokers ; Linda Bauld PhD, Anne Marie MacKintosh MA, Allison Ford PhD, Ann McNeill PhD ; in Nicotine & Tobacco Research, 2015, 1–2 ; doi:10.1093/ntr/ntv132 ; publié le 6 aout 2015

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