EXCLU: L’iQos plus nocive que prétendu?

Un document issu de Philip Morris (PMI), que nous nous sommes procurés, révèle des toxiques dans son nouvel iQos, commercialisé depuis août en Suisse. Il est autorisé à la vente avec un avertissement adouci par les autorités sanitaires, alors que celles-ci interdisent toujours les liquides à vaper nicotinés. Une situation qui offre le marché suisse des produits à risques réduits sur un plateau à cette Marlboro de tabac chauffé-non-brulé.
Les modèles présentés dans le graphique des tests de PMI
Les médias nous ont vendus l’iQoscomme étant «d’une nocivité réduite à 90%». Vraiment? Un document que nous nous sommes procurés, montre des niveaux de toxiques plus inquiétants. Comparée à une cigarette type – codée sous le nom de 3R4F par l’industrie du tabac et dont les spécificités ne sont pas précisées dans le document -, l’iQos dégagerait 51% de l’ammoniac, 20% de l’acetyldehyde, 15% du formaldehyde, 10% du benzopyrene. Ainsi qu’entre 5% (NNK) et 8% (NNN) de nitrosamines et de quelques autres substances toxiques à moindre niveau de la cigarette.
Et même un taux de 4% du monoxyde de carbone, signe de combustion légère du système qui chaufferait à 350° selon PMI. Une température où aldéhydes et acroléine sont générées. Ces résultats signés de Manuel Peitsch, vice-président de la recherche biologique de PMI, ne mentionnent pas les taux de nombreux autres toxiques du tabac fumé. Aucune étude indépendante n’ayant été menée sur l’iQos, difficile d’en savoir plus. Ces données n’ont pas suinté dans les médias. Le Temps, en février 2014, avait d’ailleurs précisé s’être vu imposer «un filtrage sur certaines informations techniques, relatives notamment aux tests biologiques» par PMI.
L’ajout d’ammoniac, secret du succès de Marlboro dans les années 50, alcalinise la nicotine en free-base et la rend plus addictive. En plus d’être un violent toxique respiratoire. Les aldéhydes, les nitrosamines et le benzopyrène sont reconnus cancérigènes. Les taux présentés peuvent mettre en doute l’affirmation de la presse de ce risque à 10% d’une cigarette, puisqu’ils dépassent largement ce ratio pour des substances délétères.
Le graphique de PMI présentant les taux de certains toxiques comparée à une cigarette codée 3R4F
Malgré tout, les autorités sanitaires ont autorisé sa mise en vente avec la mention adoucie: «Ce produit du tabac peut nuire à votre santé et crée une dépendance», en place de l’avertissement habituel sur les «graves nuisances» du tabac. Par contre, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) n’autorise toujours pas les liquides nicotinés malgré les demandes répétées de l‘association des usagers Helvetic Vape. Aucune réponse publique n’a été apportée par l’OFSP concernant l’avis de droit de Me Jacques Roulet qui conteste juridiquement cette prohibition.

Un deux poids, deux mesures honteux pour les autorités sanitaires helvétiques.Au moment où le Public Health England vient de publier un rapport incitant à intégrer la vape dans la lutte contre le tabagisme. sur la base d’études scientifiques indépendantes et solides (plus de 185 études révisées) évaluant la vape à « au moins 95% moins nocive que la cigarette ».

Les groupes anti-tabac ne se sont-ils pas finalement tiré une balle dans le pied en soutenant la répression anti-vape de l’OFSP et du Conseil fédéral ? Faisant ainsi le jeu des cigarettiers… Même Grégoire Vittoz, de la Ligue pulmonaire suisse, a remarqué que dans l’iQos «il reste du tabac, ce n’est pas comme avec la cigarette électronique, où il n’y a plus que de la vapeur». 
Bref, triste gabegie en confédération tabagique où le nombre de fumeurs est maintenu à 25 % de la population depuis 2008.

MàJ.: réponse de Philip Morris, après publication dans le Courrier, et réponse à la réponse de ma part
http://vapolitique.blogspot.ch/2015/09/philip-morris-est-il-nocif-la-liberte.html

Ajout décembre 2015 : en Italie aussi Philip Morris bénéficie de la bienveillance des autorités contre les vapoteurs http://vapolitique.blogspot.ch/2015/12/unpesopertutti-les-vapoteurs-italiens.html 

Creative commons. Citer impérativement la source, merci.

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