[Expresso] Facebook bloque la diffusion d’un article de Forbes sur le documentaire A Billion Lives

Dévoiler les coulisses occultes du système tabac n’est pas conforme à la politique de Facebook. La plateforme a refusé de diffuser l’annonce d’un article de Forbes. Le magazine américain publie un entretien avec Aaron Biebert, le réalisateur du documentaire A Billion Lives. « Votre message ne sera pas impulsé car il ne suit pas nos règles publicitaires », explique le communiqué de Facebook. En quoi l’interview d’Aaron Biebert pose problème à la multinationale de Mark Zuckenberg? « Nous n’autorisons pas les annonces qui promeuvent l’usage ou la vente d’accessoires de tabagisme », explique la firme californienne. Suit une liste de produits contenant les « cigarettes électroniques ». Pourtant, on a beau lire et relire l’article de Forbes intitulé « Le Gouvernement met les intérêts du tabac au dessus d’un milliard de vies », aucune trace de goudron de tabac n’apparaît. Mais pour Facebook, l’article de Jared Meyer sur un documentaire contre le tabagisme et son système morbide ne doit pas être porté à la connaissance de ses usagers.
Pourtant loin de faire l’apologie du tabac, Aaron Biebert expose les intérêts particuliers prêts à tout pour défendre le tabagisme et interdire l’outil actuellement le plus efficace pour son arrêt. Au premier rang des ennemis du vapotage, les cigarettiers contre cette menace de libérer leurs clients de la captivité à leurs produits mortels. Mais aussi les autres intrigants de ce que le documentaire dessine comme le système tabac. L’ultra puissante industrie pharmaceutique et ses organisations satellites ont gros à perdre avec l’obsolescence accélérée du tabagisme. « Le tabagisme est une cause majeure de cancer et d’autres maladies comme les bronchites chroniques (BPCO), l’emphysème, l’asthme, les dysfonctions érectiles et les maladies cardiaques. Il y a des milliards de dollars en jeu avec les ventes de médicaments contre le cancer, les chimiothérapies et d’autres médicaments sur ordonnance. Autrement dit, le tabagisme est capital pour les bénéfices de Big Pharma, » argumente le réalisateur.
Enfin, il évoque la bien-connue dépendance tabagique des Etats, déjà dénoncée par l’historien Robert Proctor dans son livre Golden Holocaust. Par les taxes, et plus spécifiquement aux Etats-Unis, par les versements du Master Seetlement Act indexés aux ventes de cigarettes via le truchement de junks bonds, les autorités touchent une belle part du gâteau tabagique. « Comme tout cet argent finance des projets personnels de nombreux hommes politiques, il est facile de les convaincre d’aller dans le sens d’interdictions, de restrictions irrationnelles et de mettre des taxes dommageables contre les alternatives à la cigarette », explique le cinéaste, ni fumeur ni vapoteur.
C’est donc ce message fondé sur une enquête autour du monde de deux années, des entretiens avec des spécialistes de la lutte anti-tabac, tels que Derek Yach, un des fondateurs de la Convention cadre de lutte anti-tabac (CCLAT) de l’OMS, le Pr Clive Bates, ex-directeur de l’Action on Smoking and Health britannique, le Pr David Sweanor, spécialiste de santé publique à l’Université d’Otawa, le Pr émérite Gerry Stimson du Royal College, le Dr Konstantinos Farsalinos, le Dr Attila Danko, David Goerlitz, activiste anti-tabac, etc… que Facebook ne veut pas que le public entende parler. Primé aux festivals du documentaire de Melbourne, du Jozi en Afrique du Sud, de Houston, du DocEdge en Nouvelle-Zélande et sélectionné au Harm Reduction Film, la pellicule va être diffusé en Europe dans les salles de Gaumont Pathé! à partir du 26 octobre. Mais Facebook préfère le passer sous silence. Tout comme il avait déjà censuré la promotion de Vape Wave, le dernier film de Jan Kounen.

addendum : L’entretien d’Aaron Biebert à Forbes a été traduit intégralement par le Facebook français d’A Billion Lives

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