[Expresso] Incitative, la vape à long terme multiplie par quatre les chances de lâcher le tabac, selon une étude longitudinale californienne

Utiliser le vapotage sur long-terme incite à tenter d’arrêter de fumer et donne beaucoup plus de chance de réussir. Une étude longitudinale, menée entre 2012 et 2014 par le Dr Shu-Hong Zhu du Moore Cancer Center de l’Université de San Diego, a comparé des fumeurs utilisant la vape à long terme, à court terme ou ne l’utilisant pas. Résultats sans appel publiés avant-hier dans Tobacco Control du British Medical Journal: 42,4% des vapoteurs à long terme ont quitté le tabagisme, alors qu’ils ne sont que 14,2% chez les vapoteurs épisodiques et 15,6% chez les non-vapoteurs. Après ajustement statistique, le coefficient de réussite donne 4,1 plus de chances avec un usage à long-terme que sans vapotage. La vape à court terme n’a d’influence ni positive ni négative sur les arrêts par rapport à l’absence d’utilisation. Contrairement aux récentes affirmations sur Regulator Watch du Pr Stanton Glantz, le vapotage pousse aussi à tenter d’arrêter de fumer: 72,6% des fumeurs utilisant la vape à long terme ont essayé de lâcher leur clope contre 45,5% des fumeurs dédaignant l’aide du vapotage.
Dans l’étude sur un échantillon représentatif de 2028 fumeurs américains, 24,8% des tentatives de sevrage tabagique se sont appuyées sur le vapotage, alors que 17,8% ont eu recours à des pharmacothérapies approuvées par la FDA. Autour de 20% des vapoteurs à long ou court terme ont utilisé conjointement une aide pharmaceutique, un taux similaire aux non-vapoteurs. L’utilisation globale d’aides pour cesser de fumer est de 52,4%. Un chiffre bien plus important que celui de moins de 30% en Suisse, où les liquides nicotinés sont interdits de vente, selon le monitorage publié avant-hier. Plus du tiers des fumeurs américains tentant un arrêt le font en s’aidant du vapotage, selon l’article du Tobacco Control. «Le vapotage a eu une influence considérable sur le taux d’utilisation d’aide au sevrage tabagique. Aucune aide à l’arrêt introduite dans la dernière décennie n’a entraîné d’aussi forte augmentation de l’utilisation globale d’aides», expliquent les auteurs.
Alors que l’arrivée du Champix (varénicline) a essentiellement remplacé d’autres aides pharmaceutiques, le vapotage se présente comme un moyen créant un nouveau type supplémentaire de sevrage. «Le vapotage a contribué à une augmentation de 50% du taux de fumeurs utilisant des aides de renoncement au tabac – à condition de considérer la vape comme une aide à l’arrêt -. Cela donne à penser que de nombreux fumeurs qui n’auraient pas utilisé d’autres pharmacothérapies utilisent le vapotage pour s’aider à sortir du tabagisme», avancent les chercheurs de San Diego. Cette nouvelle voie souffre visiblement de préjugés pour être encore plus employée par des fumeurs. Les fumeurs non-vapoteurs de l’étude étaient seulement 63,1% a être convaincu de son potentiel d’aide à l’arrêt. Son usage à long-terme rassure en acte les utilisateurs: ils sont 87,8% à croire à son aide pour arrêter de fumer et 96,2% à constater que le vapotage est moins nocif que la cigarette.
A noter que cette première étude longitudinale distinguant usage à long et court terme et avec un groupe contrôle de non-vapoteur confirme l’augmentation des chances de sevrage tabagique avec un usage à long terme constatée lors de deux autres études longitudinales, mais sans groupe témoin, publiées en 2014 par les Pr Etter & Bullen d’une part, et d’une équipe autour du Pr Polosa d’autre part.  

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