La vape, une aide bien accueillie par les patients à l’hôpital de Genève (HUG)

«Cette petite étude suggère que la E-cigarette pourrait être efficace à court terme pour aider les patients à réduire ou arrêter leur tabagisme dans la pratique médicale». Présentés aux Swiss Vaping Days le 22 octobre dernier, les résultats d’une étude observationnelle de 54 patients, par le Dr Jean-Paul Humair en consultation de tabacologie aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), sont réjouissants. Des médecins de premier recours ont accompagné en moyenne durant cinq mois, des fumeurs essayant le vapotage, proposé en seconde intention, pour arrêter de fumer ou réduire leur consommation tabagique. Des cas plutôt difficiles qui avaient échoué auparavant avec les aides classiques, comprenant conseils et traitements pharmaceutiques proposés par la consultation de tabacologie. 

96% d’usage au quotidien

Les 54 patients fumaient en moyenne 25 cigarettes par jour et la première moins d’un quart d’heure après leur réveil. Quinze d’entre eux (soit 29%) sont atteints d’une maladie chronique liée à leur tabagisme et 23 (44%) ont un trouble psychique, le plus souvent une dépression. La quasi totalité des patients ont accroché au vapotage, 51 (96%) d’entre eux l’utilisant au quotidien. Avant ou pendant leur essai de la vape, 36 (67%) ont pris un traitement par substitut nicotinique ou Champix (varenicline). «Il y a une bonne acceptabilité du vapotage par les patients», souligne le Dr Humair, également directeur du CIPRET Genève. Les patients ont acheté par eux-mêmes matériel de vape et liquides, dont on sait que ceux avec nicotine sont interdits de vente mais pas d’usage en Suisse.
En plus d’être bien accueillie, la vape apparaît efficace. Sur les 54 patients, 28 avaient pour objectif le sevrage total et 26 visaient une réduction de leur consommation. Au terme du suivi, 22 patients (47,9%) ne fumaient plus, dont trois n’espéraient initialement que réduire leur tabagisme. Dix-huit fumeurs (37,5%) ont réduit leur consommation de tabac, en moyenne de 40%. Sept patients (14,5%) n’ont connu aucun changement dans leur tabagisme et six ont été perdus de vue et n’ont pas été comptabilisés pour l’effet sur leur tabagisme. 

Un moyen de sevrage à proposer aux fumeurs

Malgré les quelques échecs, le tabacologue est confiant. «Des études cliniques devraient tester l’efficacité du vapotage à long terme pour avoir des preuves plus solides. Mais les cliniciens pourraient déjà le proposer à certains fumeurs pour élargir les choix de traitement du sevrage tabagique, notamment si les autres approchent ne marchent pas», conclut-il son exposé, également présenté au Congrès Suisse de Médecine interne générale en mai 2016. 
Une étude clinique du sevrage tabagique à l’aide du vapotage est en projet en Suisse, au stade d’élaboration du protocole. Question sensible pour une telle recherche: l’adhésion des patients au vapotage peut-elle être aussi bonne sans une implication de leur part dans le choix et le processus d’appropriation de l’outil engendrés en situation réelle?

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