[Express] Une étude sur plus de 60’000 ados britanniques montre que la vape n’encourage pas le tabagisme

« En résumé, les enquêtes au Royaume-Uni montrent de manière consistante que la plupart des expérimentations de vapotage ne deviennent pas des usages réguliers et que le taux d’usage régulier par des jeunes n’ayant jamais fumé reste très faible ». C’est la conclusion d’une étude à partir des données croisées de cinq enquêtes britanniques (*) sur plus de 60’000 jeunes de 11 à 16 ans entre 2015 et 2017. Publiée en open-access dans l’International Journal of environmental research and public health, la recherche délivre de nouveau le verdict d’une absence d’effet passerelle du vapotage vers le tabagisme pour les ados. A l’opposé des fréquents gros titres de presse alarmistes, la Pr Linda Bauld, de l’Université de Stirling, souligne que l’analyse des dernières enquêtes britanniques « montre clairement que pour les adolescents non-fumeurs l’expérimentation du vapotage ne se traduit pas par une utilisation régulière ». « Notre recherche montre aussi que le tabagisme des jeunes continue de diminuer », précise la chercheuse référente de l’étude au Guardian
Les ados chiffrés
« Parmi la totalité des répondants des enquêtes, la prévalence d’expérimentation varie de 7% à 18% chez les 11 à 16 ans », mais seulement de 1% à 3% les utilisent régulièrement. Ces usagers réguliers sont quasiment tous déjà des fumeurs. Chez les jeunes n’ayant jamais fumé, le vapotage régulier se situe entre 0,1% et 0,5% des enquêtés. Le graphique suivant présente les taux d’expérimentation (« ever use ») et régulier au moins une fois par semaine (« at least weekly ») pour la totalité des enquêtés puis séparément pour les jeunes non fumeurs (« never smokers ») et les fumeurs (« regular smokers »). 
Une peur injustifiée

« Nos analyses indiquent qu’il n’y a aucune preuve que le vapotage amène à une hausse de la prévalence tabagique. Ceci est important et suggère que la peur du vapotage comme passerelle vers une augmentation du tabagisme des jeunes n’est actuellement pas justifiée, au moins au Royaume-Uni », affirme l’étude. Tandis qu’environ un cinquième des ados ont essayé de fumer, le tabagisme régulier se situe entre 1% et 4% chez les 11 à 16 ans des différentes enquêtes, souligne la publication. Egalement impliqué dans la recherche, Graham Moore, directeur du Centre Deciph de l’Université de Cardiff, renchérit: « les inquiétudes que le vapotage puisse amener un grand nombre de jeunes à la dépendance et à l’usage de tabac semblent de plus en plus improbables ».
(*) Les noms des cinq enquêtes des organismes de santé britanniques sont : Youth Tobacco Policy Survey (YTPS) ; la Schools Health Research Network (SHRN) Wales survey; de l’Action on Smoking and Health (ASH) Smokefree GB – Youth Surveys ; et deux enquêtes de la Scottish Schools Adolescent Lifestyle and Substance Use Survey (SALSUS).


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