"Les vapoteurs devront se mettre à fumer": le Gouvernement Indonésien suit la logique de l’OMS

Cette fois, c’est l’Indonésie. Les pays asiatiques criminalisent les uns après les autres le vapotage. Depuis l’appel publié mi-septembre de Jagdish Kaur, cadre de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), à appliquer les modèles Nord-Coréen et Thaïlandais contre l’usage du vapotage, les gouvernements autoritaires s’y engouffrent les uns après les autres. « Nous allons les arrêter. De cette façon, les vapoteurs devront se mettre à fumer des cigarettes », explique Enggartiasto Lukita, Ministre du commerce indonésien, au journal local Kompas. Il a annoncé la semaine dernière avoir signé le nouveau règlement contre l’importation de liquides de vapotage en Indonésie.

Edition du titre et photo le 30.11.2017, en raison du fait que l’Indonésie n’a pas ratifié la Convention anti-tabac de l’OMS.

Prohibition de facto
Les autorisations administratives exigées désormais sont quasiment impossibles à obtenir, selon le Ministre lui-même. « Les produits de vapotage ne peuvent être distribués ou importés qu’avec des autorisations du Ministère de la santé, de l’Administration de l’alimentation et des médicaments (BPOM), du Ministère de l’industrie et du Conseil national des normes (SNI). C’est très long pour les obtenir, 20 à 30 ans ne suffisent pas toujours », déclare le Ministre à Kompas.
« Le gouvernement indonésien semble encore une fois mettre les intérêts économiques avant les intérêts de la santé en matière de tabac », déplore le site Coconuts basé à Jakarta. Près de 300’000 indonésiens meurent prématurément de maladies liées au tabagisme chaque année selon les estimations de santé publique. Le pays détient un des plus fort taux de tabagisme au monde avec plus de 60% de fumeurs chez les hommes. Pour sa part, le Ministre du commerce estime que le vapotage rapporte moins à l’économie que la vente de tabac, produit par des paysans locaux. 

La politique contre la santé de l’OMS

[édité] L’OMS appelle à criminaliser le vapotage et les vapoteurs selon les modèles Nord-Coréen et Thaïlandais, deux pays qui répriment le vapotage, notamment en incarcérant les usagers. « Les pays de la région du Sud-Est asiatique doivent prendre des mesures réglementaires pour interdire totalement la production, l’importation, la distribution, la présentation, la vente et l’usage des appareils électroniques de délivrance de nicotine (ENDS) ou sans nicotine (ENNDS) de manière approprié à leur droit national », exige  Jagdish Kaur, cadre de l’OMS Asie, le 15 septembre dans Indian Journal of Public Health. Il devient très difficilement compréhensible comment des démocraties peuvent soutenir par leur silence et leur financement cette politique violant les droits humains, y compris celui de protéger sa santé avec des moyens de réduction des risques.

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