7,5 millions d’européens se sont libérés de la cigarette grâce à la vape selon l’Eurobaromètre 2017

A partir des données de l’Eurobaromètre n°458 menée au printemps 2017, Frank Baeyens, chercheur à l’Université de Louvain, estime que près de 7,5 millions d’européens de plus de 15 ans ont arrêté de fumer à l’aide du vapotage. Cette enquête dans les pays de l’Union Européenne permet aussi de dénombrer 9 millions de fumeurs ayant réduit leur consommation de cigarettes en se mettant à vapoter. Frank Baeyens a calculé ces chiffres à partir des pourcentages présentés dans le document publié en mai 2017, comme il l’avait fait pour la précédente édition 2014. Son estimation d’alors de 6 millions d’européens ayant cessé de fumer à l’aide du vapotage en 2014 avait été confirmée ensuite par l’analyse détaillée menée par le Pr Konstantinos Farsalinos. En passant de 6 millions à 7,5 millions d’européens libérés de la cigarette en deux ans, le vapotage confirme son rôle disruptif, en dépit des entraves des fonctionnaires européens à l’image du Commissaire à la santé, le lituanien Andriukaitis, et des lobbys bénéficiant du tabagisme.

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7,5 millions d’européens sevrés des cigarettes à l’aide de la vape

Selon les données de l’Eurobaromètre, 15% des répondants ont essayé, au moins une fois, de vapoter. Parmi eux, 14% déclarent avoir arrêté définitivement de fumer grâce au vapotage. Cela ferait 7,5 millions de résidents de l’Union Européenne à avoir stoppé les cigarettes grâce au vapotage. 17% déclarent avoir réduit leur consommation de cigarettes. Soit 9 millions de fumeurs à s’aider du vapotage pour moins fumer. Les données restreintes communiquées publiquement ne permettent pas de savoir dans quelle proportion se mesure cette réduction.
Mais l’analyse à partir des données brutes du précédent Eurobaromètre 2014, menée par K. Farsalinos, K. Poulas, V. Voudris et J. le Houezec et publiée dans la revue Addiction, avait montré une réduction en moyenne de 9 cigarettes évitées chaque jours par ces fumeurs. Lors de l’Eurobaromètre 2017, les fumeurs européens déclarent consommer en moyenne 13,7 cigarettes quotidiennement.

Aujourd’hui, l’Europe a peur

Selon la nouvelle enquête de 2017, un dixième de ceux qui ont utilisé le vapotage avaient réussi à arrêter de fumer mais ont rechuté dans la cigarette. Sans que les données publiées ne permettent de savoir si cette parenthèse vapoteuse leur a permis de réduire le nombre de cigarettes fumées entre les deux périodes tabagiques. En parallèle, on constate une inquiétante augmentation de la peur du vapotage dans la population européenne soumise aux multiples campagnes des médias contre cet outil d’arrêt du tabac.


Pourtant, 41% des européens utilisant ou ayant utilisé le vapotage déclarent que celui-ci les a aidé dans leur objectif d’arrêt ou de réduction tabagique. Ce sont désormais 10% de toutes les tentatives d’arrêt qui s’appuient sur la vape, tandis que l’ensemble des substituts nicotiniques (gommes, patchs, pastilles, inhalateurs…) sont utilisés dans 11% des cas. Le recours au vapotage dans les tentatives de quitter le tabagisme varie fortement selon les pays et l’environnement plus ou moins amical ou hostile à cet outil de minimisation des méfaits.

Variations entre aide et abandon d
es fumeurs par les pouvoirs publics

Dans les pays abandonnant les fumeurs à eux-mêmes, le taux de tentatives avec l’aide du vapotage oscille de 2% en Roumanie à 5% dans la Lituanie de Philip Morris. A l’opposé, au Royaume-Uni, 22% des fumeurs tentant d’arrêter bénéficient de l’assistance du vapotage, désormais intégré aux conseils des Services stop-tabac. Signe de l’efficacité de cette politique intelligente et respectueuse des droits des personnes, le tabagisme britannique a chuté à 16%, tandis que les suédois approchent de l’élimination de la fumée grâce au snus. La France fait un peu figure d’exception sur cette question. Une grande part des tentatives se font avec l’aide de substituts, pour 18% des cas, ou du vapotage dans 17% des essais d’arrêt du tabac, mais la France reste pourtant un des pays les plus fumeurs de l’Union Européenne.

Plus de 1,7 millions de français auraient arrêté de fumer grâce à la vape

[Edit 14H: en note, l’Eurobaromètre se réfère à une évaluation de la population en France de la Sofres excluant les étrangers et comptant 48 millions de plus de 15 ans, différente du chiffre de l’Insee que j’avais utilisé de 54 millions de résidents en France de plus de 15 ans, ce qui donnerait 1,7 millions de personnes ayant arrêté de fumer grâce au vapotage… j’ai refait les calculs à partir de ce chiffre, même si cela semble discutable d’exclure une partie des résidents]

Les données par pays indiquent que les français seraient un peu au dessus de la moyenne européenne sur la question du vapotage. Sur les 48 millions de français de plus de 15 ans, un quart a au moins essayé la vape.   Sur ces quelques 12 millions, 13% déclarent avoir réussi à arrêter de fumer à l’aide du vapotage. Plus de 1,5 millions de français auraient réussi à arrêter de fumer à l’aide du vapotage selon ces données datant de mars 2017.
Parmi eux, une partie a arrêté de vapoter après avoir arrêté de fumer. Ces ex-fumeurs et ex-vapoteurs sont environ un cinquième des 9% (4,3 millions) de français qui ont utilisé puis arrêté le vapotage, soit environ 800’000 français. Dans les 4% de vapoteurs actifs, soit 1,9 millions de français, près de 4/10 a arrêté de fumer. Par ailleurs 11% des français déclarent avoir essayé une ou deux fois seulement le vapotage, soit à peine moins de la moitié des français qui ont essayé la vape. En laissant de côté ces expérimentations de curiosité, les français ayant réussi à arrêté de fumer avec le vapotage représente 59% de ceux qui ont tenté sérieusement la démarche.

Combien la vape coûte aux cigarettiers ?

16% des 12 millions de français utilisant ou ayant utilisé le vapotage ont réduit grâce à cela leur consommation de cigarettes. Ce serait près de 2 millions de fumeurs français à moins fumer grâce au vapotage. En extrapolant à la hache, sans prétention de rigueur scientifique de ma part, cela représenterait une baisse des ventes d’un million de paquets quotidiennement. Ajouté aux 1,5 millions a avoir stoppé totalement de fumer à l’aide de la vape, ce sont probablement plus de 2,5 millions de paquets non vendus chaque jour en France sous l’impact de la vape.
A défaut d’une analyse plus poussée, en ayant accès aux données brutes non communiquées de l’Eurobaromètre, ce bref survol permet de saisir l’impact du vapotage contre le tabagisme. De quoi expliquer les manœuvres en cour des buralistes français pour rattraper le train à vapeur. La France ne s’étant jamais dotée d’un outil sérieux de monitorage, tel que les anglais avec le Smoking Toolkit Study depuis dix ans, ces données représentent un indice intéressant de la situation française.

En résumé:

  • en mars 2017, 7,5 millions d’européens avaient arrêté de fumer à l’aide du vapotage et 9 millions ont réduit leur consommation de cigarettes, selon le calcul de Frank Baeyens d’après les données de l’Eurobaromètre 458.
  • En s’inspirant de sa démarche, on peut estimer qu’en France, 1,5 millions ex-fumeurs ont arrêté grâce à la vape, dont environ 800’000 ne vapotent plus. Sur les 1,9 millions de vapoteurs actifs, plus de 700’000 seraient vapoteurs exclusifs. 
  • Si l’on met de côté les essais par curiosité, près de 60% des français utilisant ou ayant utilisé le vapotage déclarent avoir atteint leur objectif d’arrêt ou de réduction tabagique.
edit. le baromètre à été mené début mars 2017, et non en 2016 comme je l’avais écrit dans un premier temps. Désolé 😉

Un commentaire sur “7,5 millions d’européens se sont libérés de la cigarette grâce à la vape selon l’Eurobaromètre 2017

  1. Je serais curieux de savoir quel a été l'impact de la Vape tous calculs confondus (y compris l'augmentation du prix des clopes) sur les 14 Mds de rentrées fiscales tabac habituelles de Bercy.Ironie du sort, les fumeurs passent pour des drogués et à ce titre, ne se font pas que des copains. Si demain tout le monde arrêtait de fumer, Bercy augmenterait les impôts d'une façon ou d'une autre pour récupérer ses milliards de taxes perdues, en « communicant » évidemment sur les raisons de cette augmentation, arguant du fait que les fumeurs ne dépensant plus d'argent dans le tabac, ils seront en mesure, eux comme le reste du peuple, à supporter une augmentation des prélèvements obligatoires …Et là encore, les ex-fumeurs seraient détestés, mais cette fois par toute la population … On vit une époque formidable …

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