Public Health England met à jour son rapport sur le vapotage: "C’est tragique que des fumeurs ne s’en aident pas à cause de fausses peurs"

Malgré l’intense bombardement de mensonges des lobbys du tabac et de la pharma contre le vapotage dans les médias, la Santé Publique Anglaise (Public Health England – PHE) ne désarme pas. Elle publie une mise à jour de son rapport scientifique sur la réduction des méfaits par la vape contre le tabagisme, sur la base de plus de 400 études révisées et analysées par ses chercheurs. « Vapoter est au moins 95% plus sûr que fumer. Cette estimation reste valide en se basant sur les études actuelles les plus fiables révisées par des pairs », affirment les Prs Ann McNeill, du King’s College London, et Peter Hajek, de l’Université de Londres, deux des auteurs principaux de la mise à jour du rapport, dont la version précédente datait de 2015. L’absence, ou la très forte réduction de toxiques encore présents dans le vapotage, pour la plupart en deçà de 1% des limites de sécurité d’exposition au travail, assoit cette estimation prudente. « Avec les connaissances actuelles, il n’y a aucun doute que les fumeurs qui passent au vapotage réduisent drastiquement les risques pour leur santé », insistent les deux pointures scientifiques.

[add 19h15] Vap’ You a publié la traduction du communiqué de presse du PHE sur son blog, à peu près au même moment que je publiais ce blog. 
add 21h30 La vidéo de 2 mn du Public Health England /
https://www.facebook.com/plugins/video.php?href=https%3A%2F%2Fwww.facebook.com%2FPublicHealthEngland%2Fvideos%2F1688490097854999%2F&show_text=1&width=560
Au moins 95% de réduction des méfaits
« Notre nouvelle analyse renforce la conclusion selon laquelle vapoter comporte une petite fraction du risque de fumer, au moins 95% moins nocif, et un risque négligeable pour l’entourage. Pourtant, plus de la moitié des fumeurs croient faussement que le vapotage est aussi nocif que la cigarette quand ils ne le savent tout simplement pas », indique le Pr John Newton, responsable au PHE. « Il est très inquiétant que les fumeurs comprennent si mal encore les méfaits du tabagisme. En fumant une cigarette de tabac, une personne inhale un mélange mortel de 7’000 substances dans la fumée, dont 70 sont des cancérigènes reconnus », précise la Pr Ann McNeill. 

La nicotine n’est pas le problème

« Contrairement à ce que la grande majorité du public croit, la nicotine cause peu si ce n’est aucun mal. La fumée toxique est la coupable et cause écrasante de toutes les maladies et de la mortalité liées au tabac », poursuit la Pr McNeill. A présent, les fumeurs ont le choix, du moins en Grand-Bretagne, pour consommer la nicotine sous différentes formes à méfaits réduits, telles que les gommes, les sprays, les pastilles ou le vapotage. Même si le snus est pour sa part encore interdit au Royaume-Uni. Le rapport souligne que « l’addictivité de la nicotine dépend du système de délivrance ». En se basant sur la littérature scientifique, le PHE recommande que les « politiques sur le tabac et le vapotage devraient avoir pour principe de reconnaître que l’usage de la nicotine en tant que tel présente un risque minime d’effets nocifs graves sur la santé physique et que sa dépendance dépend de la façon dont elle est administrée ».
Agir sans attendre 
Face à près de 80’000 décès prématurés liés au tabagisme par an, l’organisme de santé publique britannique veut agir efficacement. En intégrant le pilier de la réduction des méfaits par le vapotage à sa politique contre le tabagisme, le Royaume-Uni a déjà fait reculer de plus de 20% le tabagisme dans sa population depuis 2011. Son taux de fumeurs est tombé à 15,5% à présent. Plus de 3 millions de britanniques adultes vapotent, soit 6% de la population. « L’usage de vapoteuse est associé à une amélioration des chances de cesser de fumer au cours de l’année et son essor coïncide avec une accélération de la chute du taux de tabagisme partout dans le pays », met en relief le communiqué du PHE. 57’000 sevrages tabagiques supplémentaires par an seraient provoqués grâce à l’apparition du vapotage en Angleterre, selon l’analyse des données du Smoking Toolkit Study présentée dans le rapport. 
Tragédie de l’holocauste tabagique entretenu
Malheureusement la guerre de propagande pour protéger le tabagisme trompe une grande partie de la population. « Des milliers de fumeurs croient à tort que le vapotage est aussi nocif que fumer. Près de 40% d’entre eux n’ont même pas essayé une vapoteuse. Il y a beaucoup de méconnaissance dans le public. Moins de 10% des adultes savent que la plupart des effets néfastes du tabagisme ne sont pas causé par la nicotine », déplore le PHE. Une méconnaissance cultivée pour le malheur des victimes. « Il est tragique que des milliers de fumeurs qui pourraient cesser de fumer à l’aide du vapotage en soient repoussés à cause de fausses peurs sur sa sécurité », alerte le Pr John Newton.

Le tabagisme adolescent en chute libre

Autre fantasme répandu par les médias du tabagisme, les craintes que le vapotage amène les jeunes au tabagisme sont dénuées de fondements réels. « Au Royaume-Uni, les études montrent clairement que l’utilisation régulière de vapotage chez les jeunes n’ayant jamais fumé demeure négligeable, bien en dessous de 1%. Tandis que le tabagisme adolescent continue de diminuer à un rythme encourageant. Nous devons suivre de près ces tendances, mais jusqu’à présent, les données suggèrent que le vapotage n’est pas un chemin vers le tabagisme chez les jeunes », explique la Pr Linda Bauld, spécialiste de la question à l’Université de Stirling. A la vieille « théorie de la passerelle », dont la validité n’a jamais été démontrée pour quelque domaine que ce soit, l’analyse des chercheurs propose de substituer une approche au potentiel explicatif plus développé sur les facteurs de « susceptibilité commune ». 
Cigarette chauffée encore méconnue
Concernant l’apparition des cigarettes dites chauffées-non-brûlées, le PHE constate le manque flagrant d’études indépendantes fiables disponibles à leur sujet. « Sur les 20 études inclues dans notre rapport, 12 ont été financées par les compagnies manufacturières. Il y a donc une lacune de recherches indépendantes », souligne le rapport. Difficile dans ces conditions de prononcer un quelconque avis éclairé sur les différents modèles commercialisés par les grandes firmes cigarettières. « Les connaissances limitées des émissions dans l’environnement des produits de tabac chauffé suggèrent que ceux-ci exposent à plus de risques que le vapotage, mais des recherches plus poussées sont nécessaires pour pouvoir comparer ces produits », conclue notamment le rapport. 
Si la précision et le contenu des conclusions sur les cigarettes chauffées souffrent du manque de recherche sur le sujet, les quelques 250 pages du rapport sont largement plus explicites, précises et solides à propos du vapotage. A l’opposé de la démission irresponsable et lâche des autorités sanitaires de différents pays laissant la voie libre aux mensonges morbides des lobbyistes du tabagisme, le Public Health England signe un rapport solide, courageux et intelligent pour continuer de soutenir le mouvement vers la minimisation des méfaits de la consommation de nicotine mené par les usagers du vapotage depuis bientôt une décennie. De nombreux aspects détaillés de l’étude méritent plus amples développements dans de futurs billets.

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