Santé Canada: "Le vapotage est moins nocif que le tabagisme"

Le Gouvernement canadien informe le public sur la réduction des risques« Si vous êtes fumeur, le vapotage est une option de rechange moins nocive que le tabagisme ». Suite à l’entrée en vigueur le 23 mai de la modification S-5 de la loi sur les produits du tabac et les produits de vapotage (LTPV, ex-loi sur les produits du tabac), le site du Gouvernement canadien a édité une page sur le vapotage. « Le vapotage est moins nocif que le tabagisme », informe clairement la page gérée par Santé Canada. « La majeure partie des substances chimiques toxiques et cancérigènes contenues dans le tabac et dans la fumée de tabac sont produites lorsque le tabac est brûlé. Les produits de vapotage ne contiennent pas de tabac, n’entraînent pas de combustion et ne produisent pas de fumée », explique t-elle en livrant des références scientifiques.

La vape peut aider à l’arrêt de la cigarette

« Arrêter de fumer peut être difficile, mais cela reste possible. Les produits de vapotage et les cigarettes électroniques procurent de la nicotine sous une forme moins nocive que le tabagisme », invite le Ministère de santé publique. En soulignant que la vape peut aider à arrêter de fumer: « Quoique les données sont récentes, elles semblent indiquer néanmoins un lien entre l’amélioration du taux de réussite en ce qui concerne l’abandon du tabac et l’usage de la cigarette électronique ». CBC, la radio nationale, précise ce 31 mai: « Ottawa [ndr. le gouvernement fédéral] prévoit d’intensifier ses efforts pour aider les citoyens à cesser de fumer en adoptant une approche plus pragmatique, axée sur la solidarité ».

Prise en considération des avantages mais aussi de risques du vapotage

Ginette Petitpas Taylor, Ministre de la santé, a annoncé son orientation lors de l’officialisation du changement de loi: « Le projet de loi S-5 présente de nouvelles mesures pour aider à gérer les risques et les avantages des produits de vapotage ». Parmi les craintes de autorités de santé, celle d’une initiation à la consommation de nicotine de non-fumeurs, notamment des jeunes. « Si vous n’êtes pas fumeur, le vapotage peut augmenter le risque d’exposition à certaines substances chimiques nocives pouvant nuire à votre santé. Le vapotage peut également entraîner une exposition à la nicotine, une substance qui crée une dépendance », avertit Santé Canada sur le site du Gouvernement.
« La nicotine n’est pas une cause connue du cancer. Son usage est approuvé dans les thérapies de remplacement de la nicotine telles que le timbre et la gomme à mâcher. Des risques demeurent tout de même associés à l’usage de la nicotine », poursuit le site insistant sur le risque de dépendance, sans préciser clairement que la nicotine seule a une puissance dependogène bien plus faible que le tabac et que la vitesse d’absorption, différente entre fumée et vapeur, joue un rôle également.

Eviter la surchauffe

En dehors de la nicotine, le site informe de la possibilité de dégagement de produits chimiques néfastes en cas de mésusage et de surchauffe. « Ils sont normalement présents à faible concentration dans la vapeur, et à un niveau beaucoup plus bas que dans la fumée de cigarette. À ce jour, la concentration de métaux relevée dans les vapeurs des produits de vapotage n’est pas considérée comme une source d’inquiétude majeure en matière de sécurité », précise Santé Canada.

Concernant la « vapeur secondaire », en toute logique « étant donné le faible niveau de concentration de produits chimiques contenu dans la vapeur comparé à celui de la fumée du tabac, les risques sont considérés comme étant nettement inférieurs. Néanmoins, à titre de précaution, Santé Canada recommande que les utilisateurs soient prudents à l’égard des non-utilisateurs et des jeunes ».

Information sanitaire autorisée

La loi interdit la vente aux mineurs de produits de vapotage et en restreint partiellement la publicité, notamment sur les noms des liquides et leurs emballages pour éviter un marketing attirant pour les jeunes. « Le vapotage de nicotine était techniquement illégal au pays. Nous l’avons légalisé et encadré, entre autres, en interdisant la publicité visant les jeunes », explique la Ministre à CBC à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac.Grande première cependant, les informations sanitaires sur la réduction des dommages par le vapotage en regard du tabagisme sont autorisées. « La réduction du risque et la comparaison du vapotage avec le tabac que les fabricants et les détaillants seront autorisés à utiliser au Canada est en fait quelque chose que nous n’avons pas au Royaume-Uni, où les fabricants ne peuvent pas explicitement promouvoir leur produit comme moins dangereux que le tabagisme », souligne la Pr Linda Bauld, de l’Université de Stirling et chercheuse britannique au Cancer Research UK.

Provinces progressistes et provinces répressives

Mais la nouvelle loi fédérale canadienne ne protège pas l’approche de réduction des risques de mesures plus restrictives au niveau des provinces. L’Ontario doit mettre en vigueur le 1er juillet une loi anti-vape extrêmement néfaste. « Un des points les plus tro
ublant de cette nouvelle réglementation est l’interdiction de vapotage en intérieur, y compris dans les boutiques de vape dont l’accès est déjà limité légalement aux adultes. Cela n’a aucun sens. Les utilisateurs ont besoin de pouvoir essayer correctement les produits. Pourtant, l’interdiction du vapotage en intérieur va empêcher des fumeurs adultes voulant essayer le vapotage de le faire dans les boutiques spécialisées »
, déplore le Dr Akbar Khan, directeur du Medicor Cancer Centres de Toronto, dans une tribune pour CBC.
Au Québec le public est maintenu dans l'ignorance par la loi 44

La Colombie-Britannique a aménagé le droit pour permettre des explications pratiques des appareils en magasins de vape, le Manitoba a autorisé le vapotage dans les boutiques spécialisées, tandis que l’Alberta et le Saskatchewan n’ont pas jugé nécessaire de législations anti-vape. A l’opposé, le Québec a instauré une loi anti-vape qui a entraîné la fermeture de près de la moitié des boutiques et quasiment fait disparaître le vapotage comme alternative possible aux fumeurs dans la province francophone. L’Ontario suit son exemple semble t-il. « Ce gouvernement va promulguer une loi hypocrite qui va compliquer l’arrêt des cigarettes aux fumeurs », regrette le Dr Akbar Khan, avant de conclure: « Nous avons besoin de politiques intelligentes pour aider les Ontariennes et les Ontariens à abandonner le tabac au lieu d’une foule de nouvelles réglementations lourdes ».

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