L’administration Suisse prépare son Yalta du vapotage avec les cigarettiers sans les usagers

Au nom de la protection des jeunes, les services d’Alain Berset s’apprêtent à livrer les vapoteurs helvétiques aux cigarettiers dans une sorte de Yalta Suisse de la vape. L’Office fédéral de la Sécurité Alimentaire et des affaires Vétérinaires (OSAV) annonce, dans une mise à jour du 18 juin de sa page consacrée au vapotage, inviter « les acteurs de la branche à une table ronde début juillet ». D’après nos renseignements, seuls sont conviés à ce rendez-vous pour s’entendre sur le vapotage: les grands cigarettiers et quelques professionnels indépendants. L’initiative des bureaucrates bernois suit, en en reprenant les termes, l’interpellation au début du mois du Conseiller aux Etats Joachim Eder.
Le Conseil Fédéral « est-il disposé à organiser une table ronde avec l’industrie du tabac et le commerce des produits du tabac en vue d’étendre l’autorégulation de la branche aux nouveaux produits et de convenir avec le commerce d’un âge minimal de 18 ans pour la remise de produits du tabac et de cigarettes électroniques? », demande Joachim Eder au Conseiller fédéral Alain Berset, en charge du domaine de la santé. Celui-ci n’aura pas eu le temps de répondre officiellement que son administration s’exécute déjà. Promptitude exceptionnelle dans la capitale helvétique.

L’alliance des anti-tabac et des cigarettiers

Joachim Eder, qui siège au Conseil d’administration d’une entreprise pharmaceutique avec la Conseillère nationale ultra anti-vape Ruth Humbel, cache à peine avoir préparé son interpellation en bonne intelligence avec les cigarettiers. Japan Tobacco se déclare évidemment enthousiaste. « Nous sommes tout à fait ouvert à un tel dialogue et un régime de protection des jeunes intra-industrie », affirme Kevin Suter chargé de communication de Japon Tobacco International (JTI) au quotidien gratuit suisse-allemand 20 Minuten« Voici une entreprise responsable envers la protection des mineurs », commente Joachim Eder, dans le même article. Le tout est d’avaler que le vapotage est un danger pour les jeunes tandis que la vente de cigarettes, sans restriction d’âge au niveau fédéral et fumées par un tiers des 15-24 ans, est un acte « responsable envers la protection des mineurs ».

Les usagers écartés par les autorités

La couleuvre est grosse, mais l’entente entre lobby du tabac et soi-disant anti-tabac sur le dos des vapoteurs, bien assaisonnée d’enfumage par les médias mainstreams, semble réussir à la faire passer. L’OSAV va donc orchestrer le partage de la vape avec les grands cigarettiers et, pour faire bonne figure, quelques représentant de l’association des professionnels du vapotage indépendants (SVTA). Les usagers, eux, semblent avoir tout loisir d’attendre un hypothétique rendez-vous. Dialoguer avec les principaux concernés ne semble pas une priorité de l’administration Suisse. Ah oui, n’oublions, tout ça se fait au nom de la défen$e des jeunes en voulant les priver d’un moyen d’éviter de fumer… 

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