Soutenu par l’administration et les anti-tabac, Big Tobacco s’engage officiellement à vendre des cigarettes mais pas de vape aux mineurs en Suisse

Les cigarettiers ne se sont jamais engagés à ne pas vendre de cigarettes aux mineurs et les autorités fédérales n’ont jamais fixé d’âge limite aux vente de tabac en Suisse. Par contre, les trois principaux cigarettiers et quatre chaînes de distribution (kiosques et supermarchés) viennent de signer, sous le patronage de l’administration fédérale, un code de conduite où ils assurent qu’ils ne vendront aucun produit de vapotage à des mineurs, ni ne leur en feront la promotion, dés ce 1er octobre.  On peut les croire. En cumulés, les Big Tobacco culminent à moins de 5% du marché de la vape dans les pays occidentaux. Alors que près de 18% des jeunes américains entre 18 et 24 ans ont évité le tabagisme en utilisant temporairement le vapotage, le tabagisme a chuté à 10% chez ces jeunes Une sacré perte pour le tabac. En Suisse, ils sont 37% à fumer au même âge. 

Des cigarettes, mais pas de vape

A 16 ans, ils sont déjà plus de 14% à être fumeurs. Une majorité des cantons suisses n’interdisent pas la vente aux mineurs. Douze en limitent l’accès légal à 16 ans, tandis que trois suivent la loi fédérale, c’est-à-dire aucune limite d’âge. Jusque-là, un enfant peut acheter des cigarettes à Genève tandis qu’un zurichois doit avoir au moins 16 ans. Dans les supermarchés et chaînes de kiosques distribuant les produits des grands cigarettiers, les jeunes fumeurs de quinze cantons auront donc accès aux cigarettes mais à aucun produit de vapotage y compris sans nicotine à partir du 1er octobre. Les cigarettiers s’engagent aussi s’abstenir « de faire de la publicité pour les appareils de vapotage et les liquides aux mineurs », selon leur codex
liste officielle des limites d’âge pour la vente de tabac selon les cantons

Une mince voie de réduction des risques

Une politique de protection du tabagisme adolescent dont s’est distanciée la filière indépendante de la vape Suisse. L’association professionnelle de la vape (SVTA) a réuni 38 entreprises de vape sur son propre code de conduite en faveur de la réduction des risques. Après que le bloc pro-tabagisme ait refusé de s’engager à ne plus vendre de cigarettes aux mineurs, la SVTA a signifié qu’elle viendrait en aide aux jeunes fumeurs dés 16 ans en s’autorisant à leur vendre des vaporettes sans nicotine dans une logique de réduction des risques. Les ados, livrés de facto aux cigarettiers par les autorités, auront ce mince recours pour essayer de s’en sortir.

Les anti-tabac soutiennent Big Tobacco

L’administration fédérale s’est félicité de cet accord tabac anti-vape, en attendant la loi LPTab où elle espère assimiler le vapotage au domaine des cigarettiers. De son côté, le milieu anti-tabac soutient ouvertement l’initiative des Big Tobacco. Le Conseiller aux Etats Joachim Eder a qualifié « d’attitude responsable » la volonté des cigarettiers de continuer de vendre des cigarettes et d’interdire le vapotage aux mineurs, dans le 20 Minuten du 7 juin dernier. L’ex-Ministre de la santé du gouvernement cantonal de Zoug confirme ses propos cette semaine dans les colonnes de la NZZ. Joachim Eder y accuse l’industrie indépendante du vapotage d’être « inconsciente ». Le journal zurichois n’a pas donné la parole à quiconque de la filière pour répondre à cette accusation. 

Les banques aussi

Par contre le surnommé « journal des banques »  s’inquiète fortement de la menace du vapotage, et en particulier de la possible arrivée en Suisse de la Juul, dans sa version européenne ultra-light. Ceci alors que l’action de Philip Morris a dégringolé de plus de 30% en un an. Une valeur boursière sur laquelle le Crédit Suisse conseillait à ses clients de prendre position il y encore quelques mois.
Les cours boursiers depuis un an des trois Big Tobacco

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