Traduction : La lettre de plainte du Dr K. Farsalinos contre une publication diffamatoire du journal le Monde

Un article publié en ligne samedi par le journal le Monde attaque ad hominem Clive Bates, ex-directeur de l’association antitabac britannique Action on Smoking and Health (ASH UK), et le Dr Konstantinos Farsalinos, cardiologue et chercheur renommé sur le vapotage et la nicotine. Vap’You a publié mes annotations à chaud sur l’article. A la lecture des précisions données par le Dr Konstantinos Farsalinos, cela va encore plus loin que ce j’avais identifié.

Après que je l’ai alerté sur la publication de cet article, le Dr Konstantinos Farsalinos a envoyé cette lettre de plainte au journal Le Monde. Il a également envoyé une lettre similaire, concernant un article quasi identique des mêmes auteurs publié en néerlandais sur le site de Vpro-Argos.

Voici ma traduction en français de la lettre du Dr Konstantinos Farsalinos, dont l’original en anglais est sur son drive (l’original anglais fait foi en cas de doute). Dessous, la capture d’écran du mail (adresses mail floutées par moi) qu’il avait envoyé le 21 novembre à Mme Eva Schram, une des journalistes de The Investigative Desk auteur de l’article avec la journaliste française du Monde Stéphane Horel.

Contenu diffamatoire dans un article du Monde

Cher rédacteur en chef,

J’ai été informé d’un article publié par Le Monde, intitulé « Petites ficelles et grandes manœuvres de l’industrie du tabac pour réhabiliter la nicotine », écrit par Stéphane Horel, Ties Keyzer (« The Investigative Desk »), Eva Schram (« The Investigative Desk ») et Harry Karanikas (« The Investigative Desk »). Le contenu de l’article qui me concerne est clairement et intentionnellement diffamatoire, préjudiciable pour ma réputation et insultant pour mon intégrité et mon éthique scientifiques. En outre, certains des auteurs n’ont pas présenté leurs propres conflits d’intérêts en rapport avec leur source de financement, ce qui crée un sérieux problème de transparence. 

Pour commencer, il est inapproprié que les auteurs de l’article de « The Investigative Desk » aient omis de divulguer leur financement de l’Université de Bath, comme cela est clairement mentionné sur leur site web (https://investigativedesk.com/about/). L’université de Bath a un programme de lutte contre la nicotine établi de longue date et a reçu des millions de dollars américains de financement de la fondation Bloomberg (https://www.bath.ac.uk/announcements/major-funding-announcement-puts-bath-tcrg-at-centre-of-new-20-million-global-industry-watchdog/). 

Bloomberg et l’Université de Bath ont tous deux un riche passé d’attaques ad hominem contre toute personne qui publie des études sur la nicotine et la réduction des dommages causés par le tabac et qui soutiennent leur rôle dans la lutte contre le tabagisme et la réduction de la prévalence du tabagisme. Ce dogmatisme et ce préjugé anti-nicotine, qui ne reposent sur aucune preuve scientifique puisqu’ils ne sont pas réalisés par une évaluation critique des études, ainsi que les millions de dollars de financement à cet effet, représentent un conflit d’intérêts évident. Les auteurs de l’article du journal Le Monde n’ont pas présenté leur conflit d’intérêts, ce qui constitue une violation de transparence. Il est intéressant de noter qu’ils n’ont pas non plus présenté leur conflit d’intérêts lorsqu’ils m’ont contacté, comme le montre ma réponse (incluse dans un écran d’impression au bas de cette lettre).

Il est important de noter que l’article est plein d’inexactitudes et de fausses déclarations à mon sujet, et que les auteurs ont intentionnellement omis des informations critiques dont ils avaient connaissance par le biais de notre échange de courriels. À cette fin, j’ai joint dans ce document (sous forme d’écran imprimé) ma réponse aux questions posées par Mme Eva Schram [journaliste de The Investigative Desk]. Dans ma réponse, vous pouvez trouver toutes les informations que je lui ai fournies. 

Le titre de l’article fait référence aux « manœuvres de l’industrie du tabac », et présente mon travail sans mentionner CLAIREMENT que je n’ai jamais été financé pour une quelconque activité de recherche par l’industrie du tabac. Il est clairement diffamatoire de faire référence à mon travail dans un article portant ce titre. De plus, les auteurs ont intentionnellement omis de mentionner que je ne reçois aucun salaire, aucune rémunération, ni même aucun matériel du laboratoire de l’université de Patras que dirige le Pr Poulas. Cela est clairement mentionné dans ma réponse et aurait pu être vérifié de manière indépendante par les auteurs. Par conséquent, je n’ai aucun conflit d’intérêts à signaler concernant le laboratoire de l’université de Patras. 

Ils parlent également du financement qui a été accordé à mon ancienne affiliation pour couvrir les coûts de la recherche, mais ils ont intentionnellement omis de mentionner que cela s’est passé en 2013 et que ni moi ni aucun autre chercheur n’avons reçu de compensation financière ou autre (comme cela est clairement mentionné dans ma réponse à Mme Schram). 

En outre, les auteurs font référence à la rémunération que j’aurais reçue de l’AEMSA (une association officiellement à but non lucratif, statut 501 (c) (6) par l’IRS) pour ma présence en tant qu’expert lors des réunions avec la FDA. Il s’agit d’une désinformation fausse et claire, je n’ai jamais été rémunéré ni reçu d’honoraires pour ces réunions, et j’étais présent à cette réunion en tant que scientifique indépendant et non en tant que représentant de l’AEMSA ou de quelqu’un d’autre. L’AEMSA a financé une étude en 2013, qui a donné lieu à deux publications. Dans les deux publications (en 2014 et 2015), la source de financement est mentionnée de manière claire et transparente (https://www.nature.com/articles/srep04133 et https://www.nature.com/articles/srep11269). 

Toutes mes lettres et mes arguments à l’égard des régulateurs sont présentés dans l’article comme étant motivés par des incitations de l’industrie du tabac ou de la cigarette électronique, ce qui est faux et clairement diffamatoire. Mon travail avec Clive Bates n’a été ni financé ni organisé par qui que ce soit. Il s’agissait d’une coopération entre nous deux, sans parrainage, sans incitation et sans soutien organisationnel de qui que ce soit. Il s’agit donc d’une autre déclaration diffamatoire présentée dans l’article du Monde. Les auteurs de l’article du Monde me présentent comme un consultant et un activiste. Je n’ai jamais travaillé en tant que consultant et je n’ai jamais adopté/adhéré à une position militante. 

De plus, toutes mes déclarations de conflits d’intérêts sont transparentes et exactes, contrairement aux fausses déclarations des auteurs concernant des conflits supposés non déclarés. Je respecte toujours les directives de déclaration de conflits du Comité international des rédacteurs de revues médicales et toute autre directive spécifiquement fournie par les revues où je publie mes études. Par conséquent, toutes les déclarations concernant ces points contenues dans l’article du Monde sont fausses et clairement diffamatoires

Tous mes travaux concernant la nicotine et le COVID-19 se réfèrent aux produits pharmaceutiques de nicotine, et non aux cigarettes, e-cigarettes, produits chauffés à base de tabac, snus ou toute autre alternative au tabagisme. Il n’y a pas un seul mot mentionné dans mes publications concernant un autre produit que les produits pharmaceutiques (nicotine ou autres médicaments qui agissent sur les récepteurs nicotiniques de l’acétylcholine). Aucune de mes études n’a été financée par l’industrie du tabac, de la cigarette électronique ou de la pharmaceutique. La position des auteurs selon laquelle ce travail soutient les produits alternatifs au tabac est irrationnelle, insultante et clairement diffamatoire.

Enfin, les auteurs suggèrent que j’ai peut-être participé à un effort de création d’un centre d’excellence financé par la Fondation Smoke-Free World (FSFW – Fondation pour un monde sans fumée) par le biais d’une subvention accordée au parc scientifique de Patras. Je n’ai aucune affiliation, coopération ou tout autre engagement en rapport avec ce parc scientifique. Je n’ai jamais été impliqué dans un projet de création d’un centre d’excellence. Cette déclaration est non seulement clairement diffamatoire et insultante, mais elle soulève également de sérieuses questions sur l’éthique des auteurs et du Monde qui font publiquement de telles affirmations sans fondement.

En conclusion, l’article publié par le Monde est insultant, intentionnellement diffamatoire et préjudiciable à mon intégrité personnelle et scientifique et à mon éthique, car :

  • 1. Il me présente faussement, ainsi que mon travail, dans un article traitant des tactiques de l’industrie du tabac alors qu’aucun de mes travaux de recherche n’a jamais été financé par l’industrie du tabac.
  • 2. Il me présente faussement comme étant rémunéré pour des réunions avec les régulateurs américains et comme représentant d’autres personnes dans ces réunions.
  • 3. Il me présente faussement comme un consultant et un activiste pour l’industrie du vapotage.
  • 4. Il présente faussement mon travail scientifique et mes lettres et arguments scientifiques aux autorités de réglementation comme étant motivés par les incitations de l’industrie du tabac ou du vapotage.
  • 5. Il présente faussement des conflits concernant le laboratoire de l’université de Patras qui n’existent pas parce que je n’ai reçu aucun salaire, aucune autre rémunération ou aucun matériel de ce laboratoire.
  • 6. Il suggère faussement que j’aurais dû présenter différents conflits d’intérêts dans mes études, ce qui est clairement diffamatoire.
  • 7. Elle suggère à tort que mes études sur la nicotine et le COVID-19 sont liées aux produits du tabac ou aux e-cigarettes, alors que toutes mes études ne concernent que les produits pharmaceutiques.
  • 8. Elle me présente faussement comme ayant des liens avec le Parc scientifique de Patras et comme ayant des projets de création d’un centre d’excellence financé par la Fondation Smoke-Free World (FSFW).
  • 9. Les auteurs de l’article ont caché leurs propres conflits d’intérêts et n’ont pas déclaré leur financement par des croisés anti-nicotine bien connus, dont le travail implique des attaques ad hominem contre les scientifiques sans avoir d’objection ni présenter de jugement critique sur le contenu de leurs recherches.

Pour ces raisons, j’exige :

  • 1. Le retrait immédiat de l’article de toutes les déclarations faisant référence à mon nom. Elles sont toutes diffamatoires.
  • 2. La publication d’excuses pour toutes les déclarations inexactes faites à mon égard, par le biais d’une note de rétractation qui sera clairement visible pour tous les lecteurs.
  • 3. La présentation claire des conflits d’intérêts pour tous les auteurs de l’article du Monde.

Je me réserve le droit de demander un avis juridique et d’engager une action en justice contre le Monde et chaque auteur séparément pour cet article, qui est intentionnellement diffamatoire, faux, trompeur, et a causé des dommages à ma réputation et à mon intégrité personnelle et scientifique.

Vous trouverez ci-dessous ma réponse à Mme Eva Schram, sous forme d’une capture d’écran, qui représente la preuve incontestable que les auteurs de l’article du Monde disposaient d’informations cruciales qu’ils ont omis de divulguer. Par conséquent, toutes leurs actions étaient intentionnellement diffamatoires et il reste à savoir si et dans quelle mesure elles étaient motivées par leur financement par l’Université de Bath (c’est-à-dire Bloomberg), ce qui constitue un conflit d’intérêts clair, mais non déclaré. Je précise que cette lettre sera immédiatement rendue publique.

Respectueusement, 

Le 22 décembre 2020

Konstantinos Farsalinos, MD, MPH

https://drive.google.com/file/d/1M0PVevkzX7emQ-9sm0Vm4lwolm_gHUY3/view?usp=sharing

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