Plan Cancer de l’UE : des négociations inquiétantes pour des arômes de vape


« Parmi les points controversés du projet de Plan Cancer figurent le vapotage, l’incitation à la consommation modérée d’alcool et l’étiquetage des aliments »
. Ce 8 novembre, l’introduction de Batosz Arlukowicz, président du Comité sur le Plan Cancer européen (BECA), de sa 2e session de débats sur les amendements (dispo en replay) pointe clairement l’enjeu pour le vapotage. D’un côté, une campagne pour interdire les arômes de vape. De l’autre, des défenseurs d’une approche pragmatique privilégiant l’offre d’options à risque réduit comme la vape, à l’illusoire idéal de leur élimination totale et ses effets contre-productifs. 

Campagne pour interdire les arômes de vape à travers le Plan Cancer

Absent à la session, mais présent dans les médias comme à une émission de France 24, l’eurodéputé portugais Manuel Pizarro milite pour l’interdiction des arômes de vape et l’introduction de taxes à son encontre. Son pays, gouverné par son parti (PS), favorise le produit de tabac chauffé de Philip Morris, dont les publicités sont omniprésentes et les « sticks » faiblement taxés de 2€10 par paquet. Au contraire du vapotage, taxé à hauteur de 3 € les 10 ml et interdit de toute publicité au Portugal.

A la session du comité BECA, l’Espagnole Estrella Durà Ferrandis a évité toute réflexion de santé publique en affirmant que la vape est un complot de Big Tobacco. Elle soutient donc la prohibition des arômes de vape. Dans le même sens, John Ryan, représentant de la Commission européenne (EC) et cadre de l’OMS, estime que la vape « n’aide pas à arrêter de fumer, elle devrait donc être traitée comme produit pharmaceutique » [sic!], en s’appuyant sur le rapport ridicule du SCHEER.

Pragmatisme de la rapporteure

En réaction, la Française Véronique Trillet-Lenoir, rapporteure du projet, a rappelé que les substituts nicotiniques n’aident pas non plus à 100 % à arrêter de fumer. Favorable à une approche pragmatique, l’oncologue a alerté sur les effets contre-productifs d’une approche puriste visant l’élimination totale des risques, pouvant maintenir une large partie de la population dans les pratiques aux risques les plus élevés. 

Suggestion d’un compromis interdisant certains arômes

En début de session, le Dr Peter Liese avait d’ailleurs exclu l’idée d’interdire totalement le vapotage en raison de son risque très réduit par rapport aux cigarettes, en vente légalement dans l’UE. Il a souligné l’importance des arômes dans la démarche d’arrêt tabagique à l’aide de la vape. Cependant, il a concédé que « certains arômes tels que bubble-gum » peuvent être attractifs pour les jeunes, ce qu’il désire éviter. Un compromis pourrait être d’interdire certains arômes, a-t-il suggéré.

Le vote crucial du 6 décembre

Avec l’association Sovape nous avons écrit aux eurodéputés juste avant cette session, sans beaucoup d’écoute semble-t-il. Pour des raisons qui m’échappent, la plupart des associations de défense de la réduction des risques et des professionnels indépendants de la vape en France se désintéressent du Plan Cancer européen. 

Pourtant, le plan Cancer pourrait imposer un cadre aux futures révisions de directives, notamment de la TPD qui concerne le vapotage indexé comme produit connexe. Le vote le 6 décembre prochain sur les amendements du texte va donc peut-être sceller une partie de l’avenir de la vape européenne. 

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