Une parmi soixante-mille

La main crispée sur le paquet a écrasé les deux cigarettes restantes. Frappé par l’infarctus, le corps s’est affalé au sol. Quelques heures plus tard, trop tard, mon père allait retrouver ma mère décédée. Une cinquantaine d’années de tabagisme ont mis un terme au mouvement de son cœur. Un infarctus, suivi d’un pontage, avait déjà donné l’alerte il y a quelques années. 

Aussi loin que je peux me souvenir, j’ai vu ma mère fumer. Et tenter d’arrêter de fumer. Sans rien, avec des gommes nicotinées, des patchs, l’acuponcture, des produits « homéopathiques », d’autres gadgets douteux, et même le Champix. Qu’elle a dû arrêter précipitamment, prise de sortes de délires.

L’assassin est à la télé

Elle avait aussi acheté une vapoteuse rechargeable chez son buraliste. Mais une ordure cynique est passée par là. Ou plus précisément sur France Télévision, pour prétendre que le vapotage est dangereux et contient de l’antigel. La vapoteuse et les e-liquides ont alors rejoint un tiroir où je les ai retrouvés, après son décès. 

Autre moyen qu’elle n’a pas essayé, le snus. Les petites poches de tabac suédois lui auraient pourtant probablement convenu. Outre la difficulté de trouver le produit en France, son illégalité l’a faisait reculer. Pour la même raison, elle n’aura jamais tiré sur un joint de sa vie. La croyance, un peu désuète et malheureusement désormais clairement ridicule, que les autorités prennent des décisions pour le bien commun.

L’entrave au droit réel d’arrêter de fumer

En Suède et en Islande, où snus et vape sont disponibles légalement, près de 80 % des consommateurs de produits nicotinés utilisent un de ces moyens de réduction des risques. La proportion de fumeurs s’y est écroulée. Le dernier chiffre en date rapporte 5,6 % de fumeurs chez les Suédois de plus de 15 ans, contre près de 30 % en France ou en Suisse. 

Maladies et décès liés au tabagisme chutent dans le sillage de la consommation de cigarettes en Suède. Avec quelques années de retard, la Norvège, la Nouvelle-Zélande et l’Angleterre montrent une dynamique similaire avec le soutien du snus ou de la vape.

Les assassins ne sont plus ceux qu’ils étaient

Il y a trente ans, il était raisonnable de tenir les cigarettiers uniques responsables des maladies et des morts prématurées causés par le tabagisme. Ils avaient caché les méfaits de leurs cigarettes et, en sens inverse pour ne pas vendre la mèche sur la nocivité de celles-ci, bloqué le développement et la diffusion des produits à risque réduit. Le Rideau de fumée, écrit par le Pr Gérard Dubois, raconte précisément ces choses. Bien plus clairement que la plupart des livres ou documentaires sortis à ce propos par la suite.

Dans les années 1990′, les cigarettiers jouaient encore l’obstruction contre les produits de réduction des risques, n’hésitant pas à s’allier et instrumentaliser certains « antitabac » pour faire interdire le snus (l’exemple suisse est paradigmatique à ce propos). Depuis, les cigarettiers ont infléchi leur attitude. Ils n’ont pas vraiment eu le choix devant la déferlante de la vape. De plus en plus de leurs clients prennent la porte de sortie. Ils tentent de les retenir en jouant sur les deux tableaux, soit en allant sur le marché des produits à risque réduit, soit en entravant leur développement. 

La part des profiteurs du tabagisme

Cependant, il n’est plus possible d’accuser les cigarettiers d’être seuls responsables des morts et maladies du tabagisme. Les dirigeants politiques en empêchant les fumeurs d’accéder aux produits et à l’information sur la réduction des risques ont pris une part de responsabilité croissante depuis trente ans dans le fait que ces fumeurs continuent de fumer. 

Cette part est chiffrable : c’est le pourcentage de fumeurs qui auraient arrêter de fumer s’ils n’avaient pas été victimes de prohibition, restriction ou de désinformation sur la réduction des risques. Au vu des exemples des pays où ces produits et l’information sont diffusés, ce sont de 50 % à 80 % des fumeurs décédés prématurément en France à qui autorités politiques et sanitaires, groupes de pression anti-réduction des risques et médias complaisants ont volé de 10 à 14 années de vie. De 35 000 à 60 000 fumeurs sont assassinés chaque année en France au nom d’une lutte antitabac pervertie.

Ma mère est une de ces victimes à qui dix ans de vie ont été volés en l’empêchant d’arrêter de fumer avec un moyen adéquat. Je maudis la poignée d’ordures qui organisent ce massacre de masse, motivés à faire tourner le business de leur investissement financier ou celui de leur mécène, optimiser les revenus des taxes et poursuivre leurs carrières de minables en politique et dans d’autres institutions soi-disant de santé.

Ici, il aurait pu y avoir d’autres informations sur les profiteurs du tabagisme. Mais une organisation dont les réserves financières approchent 2,5 millions €, provenant en partie de subvention de l’État français et en partie de sources occultes, finance des procédures bâillons contre les blogs indépendants qui osent parler de leurs crapuleries. Je n’ai pas les moyens financiers de vous dire toute la vérité.

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