Le prochain PNLT dans le brouillard six mois après le dépôt du projet de la DGS

Il devait être présenté en mars par la 1re ministre Elizabeth Borne. Cependant, l’agenda prévu du projet de Programme National de Lutte contre le Tabac (PNLT) 2023-2027 s’est grippé. Soumis au Gouvernement en début d’année, le projet conçu par la Direction générale de la santé (DGS) n’a pas remporté une adhésion immédiate. Essentiellement orienté contre la vape, le projet de la DGS ne répond pas à la hausse du tabagisme qui a signé l’échec du précédent PNLT. Cependant, lentement, l’élaboration du nouveau PNLT voyage dans les arcanes du pouvoir. Mais avec quel contenu ? Mystère, alors que les associations de défense des droits à la réduction des risques sont toujours ignorées dans le processus d’élaboration. Un point de situation, forcément lacunaire.

Un nouveau DGS

Depuis le dépôt du projet au Gouvernement, la tête de la DGS a changé. Jérôme Salomon a quitté ses fonctions de directeur de la DGS, pour un poste de sous-directeur général à l’OMS. En remplacement, le Pr Christian Rabaud a été nommé le 19 avril directeur général de la DGS. Le nouveau DGS, spécialiste en infectiologie, vient du CHRU de Nancy. Le lieu a la réputation d’être une place forte des tenants d’une politique excluant la réduction des risques face au tabagisme. Mais peut-être n’est-ce pas son cas.

Un ministre de la santé aux fraises

De son côté, le ministre François Braun, en poste depuis juillet 2022, est apparu très hostile à la réduction des risques et en particulier au vapotage lors de ses interventions médiatiques sur le sujet. Dans une première déclaration surréaliste sur France Info en février, il s’est déclaré favorable à une interdiction européenne des arômes de vape. 
Puis début mai sur France Inter, il s’est prononcé, sous la pression d’une tribune publiée par le Monde, pour l’interdiction des puffs en affirmant la vaseuse théorie de la passerelle. En miroir, il n’a encore évoqué aucune mesure antitabac depuis sa prise de fonction, malgré la hausse du tabagisme. Méconnaissant visiblement le sujet, il semble subir les coups de pression médiatiques sans réflexion propre. 

Le public concerné tenu à l’écart

En somme, si le projet initial de la DGS était très inquiétant pour le droit à la réduction des risques, rien ne laisse espérer pour le moment que son remaniement soit plus positif. Condamné à épier indices et rumeurs, peut-on tout juste entendre que tel lobby antivape aurait été reçu par le cabinet du ministre, ou murmurer que le dossier serait, peut-être, désormais sur les bureaux de l’Elysée. 
Jusque-là, les associations de défense des droits des usagers n’ont pas été auditionné, ni même tenu informées de l’état d’avancement du dossier. Officiellement, le projet de PNLT n’existe même pas. Tout au plus, des médias, reprenant l’AFP, signalent sa possible annonce d’ici quelques semaines. Une absence de transparence dont on sait qu’elle favorise les manœuvres d’influence. Dans un pays où la rupture de confiance entre la population et ses dirigeants est consommée, le mépris affiché pour les principaux concernés est inquiétant. Mais sont-ils prêts à se faire entendre ?
En bonus, la vidéo de l’interview de Claude Bamberger, président de l’AIDUCE, par la chaîne du GFN (en anglais) publiée ce matin :
Références :

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