L’étrange campagne de calomnies contre la pétition des vapoteurs par un site subventionné par la MILDECA

 

Génération Sans Tabac calomnie la pétition des vapoteurs

Génération sans tabac (GST), blog subventionné à hauteur de 1,4 million € par le fonds Addiction, accuse la pétition Merci la Vape d’être au service du cigarettier Philip Morris ! Pourtant, la pétition n’encourage pas à allumer une Marlboro ni ne réclame de soutenir les ventes de cigarettes. Au contraire elle défend le droit d’arrêter de fumer avec la vape. « Je compte parmi les millions de personnes que la vape aide à se détourner du tabac. Je veux défendre ce qui en fait l’aide la plus efficace : la diversité des arômes, un coût abordable, une information objective sur la réduction des risques » propose le texte déjà signé par près de 25 000 personnes. Levons le suspense, l’accusation de GST est de la pure calomnie : la pétition Merci la Vape n’a pas le moindre lien avec un cigarettier. L’opération de désinformation vise clairement à empêcher les citoyens d’exercer leur droit de pétition.

GST milite pour interdire les arômes de vape et des surtaxes

Baisse du tabagisme en France de 2016 à 2019

Les quatre associations, l’AIDUCE, Sovape, la Vape du Cœur et la Fivape, portant l’initiative Merci la vape sont toutes totalement indépendantes des industries cigarettières et pharmaceutiques, comme il est précisé sur la page de la pétition. Cette défense des droits des usagers à la réduction des risques en toute indépendance ne plait pas au site GST. « Cette campagne s’oppose aux récentes mesures proposées par certaines associations comme le Comité national contre le tabagisme qui recommande l’interdiction des arômes pour les produits du vapotage et la hausse des taxes sur ces produits », souligne l’article anonyme. 

Pourtant, les analyses de l’agence Santé publique France ont montré que le vapotage est à la fois le moyen le plus utilisé par les fumeurs français pour tenter d’arrêter de fumer, mais aussi le plus efficace. Près du double d’efficacité que les substituts nicotinés pharmaceutiques. Ce qui rejoint l’analyse des études cliniques de l’institut Cochrane. Lorsque le vapotage était intégré aux opérations antitabac en France, le tabagisme a chuté de plus de 15 % entre 2016 et 2019. Suite à son exclusion, le tabagisme est reparti à la hausse puis s’est maintenu.

Aider les fumeurs à sortir du tabagisme est-il un complot de Big Tobacco ?

On peut alors se demander en quoi défendre un accès facilité de la vape aux fumeurs les « plus défavorisés, les plus touchés par le tabagisme », en s’opposant à une surtaxe inique, et sous ses formes les plus efficaces, avec la diversité d’arômes qui la caractérise, pourrait servir les intérêts cigarettiers. Toutes les évidences convergent vers l’inverse : aider les fumeurs à sortir du tabagisme favorise l’écroulement du tabagisme. C’est par exemple le cas en Angleterre et en Nouvelle-Zélande.

L’énigme reste irrésolue à la lecture de l’article de GST. « Ces associations affirment le rôle positif du vapotage dans le sevrage tabagique », s’offusque le blog subventionné. Mazette, les associations osent dire ce qui est établi scientifiquement. Cela semble être l’unique argument de fonds. La vape aide des millions de fumeurs à quitter le tabac, c’est tabou. C’est mal de le dire. Et si c’est mal, c’est que c’est un complot de Big Tobacco. 

Tricot complotiste

Le diable est un vapoteur d'arôme banane

Pour salir la pétition, GST tricote un méli-mélo de liens improbables, jouant du sophisme du déshonneur par association tout au long de l’article. Il nous parle de l’organisation pro-Brexit Global Britain ; accuse la Vape du Cœur d’avoir écrit que la COP10 antitabac de l’OMS est « opaque » dans un texte qui, en fait, a été cosigné par trois autres associations, à savoir Sovape, AIDUCE et SOS-Addictions ; accuse l’AIDUCE d’être membre de l’INNCO, le réseau international des associations de consommateurs de nicotine créé en 2016. Et parsème ces accusations ridicules, d’un parfum de corruption délirant en invoquant le nom du cigarettier Philip Morris. En matière de calomnies mensongères, le site GST n’en est pas à son coup d’essai

Détricoter en détail ce charabia complotiste prendrait des pages. Mais en réalité, rien qui puisse concerner la pétition Merci la vape n’est sourcé. Il n’y a pas le début de quoi que ce soit. Et pour cause, ce n’est qu’un fantasme complotiste insensé. La vérité est que l’ensemble de l’initiative Merci la vape n’a pas le moindre lien financier, ni d’autres natures d’ailleurs, avec un cigarettier ni un quelconque laboratoire pharmaceutique. Les insinuations scabreuses du blog GST sont fausses, diffamatoires et relèvent clairement de technique de manipulation malveillante. Mais alors pourquoi ? Et qui ? 

Le projet d’interdiction des arômes sauf tabac des antivapes

Comme je l’ai expliqué dans des blogs précédents, le renouvellement du Programme national de lutte contre le tabagisme (PNLT) est en cours d’élaboration. Une première mouture bâclée proposée par la DGS a, heureusement, été retoquée, l’élaboration a dû être reprise par les différents ministères. La pétition Merci la vape invite les citoyens à se faire entendre pour défendre le moyen de réduction des risques en marge de ce processus. Cela ne plait évidemment pas aux tenants des interdictions d’arômes et de promulgation de surtaxes contre la vape, qui ont peut-être crû à leur victoire un peu trop tôt. D’où le lancement de cette campagne de dénigrement pour décrédibiliser les associations indépendantes de défense de la vape.

La démarche n’est pas sans évoquer le récent scandale du fonds Marianne. Le détournement de subvention pour servir des intérêts tout à fait différents du libellé du fonds. Ici, le blog GST est financé de 1,4 million € par le fonds Addiction. Ce fonds est piloté par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), la Direction générale de la Santé (DGS) et l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM). 

Ils allouent la subvention à GST dans le cadre des financements à la société civile relevant de la priorité n° 2 : « Aider les fumeurs à s’arrêter et réduire les risques et les dommages liés aux consommations de substances psychoactives». Et donc le blog GST milite grâce à ce fonds pour interdire les arômes de vape et la surtaxer, alors qu’elle est la principale aide à l’arrêt tabagique en France. Il faut reconnaitre que la perversion ne manque pas d’ironie. A fortiori, si on s’intéresse aux projet refusés par le ‘Comité restreint’ décisionnaire (voir en bas de page, les avis de celui-ci).

Nicolas Prisse veut-il aussi interdire le droit de pétition ?

Cependant, la campagne de dénigrement de GST pose aussi un problème de respect de l’État de droit. En l’occurrence, ces agences gouvernementales financent un site qui diffuse anonymement de fausses informations diffamantes pour décrédibiliser une initiative citoyenne et empêcher l’exercice du droit de pétition. Le droit de pétition a été introduit dans la Constitution française en 1793. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, la précédant, précisait alors que « le droit de présenter des pétitions aux dépositaires de l’autorité publique ne peut, en aucun cas, être interdit, suspendu ni limité ».  

Je n’ai pas les compétences juridiques pour certifier que les agences qui financent GST devraient être tenues responsables de la diffusion de cette campagne de calomnies en tant que commanditaires. Mais la question semble se poser. Ce qui est certain, c’est que la pétition Merci la Vape dérange visiblement les tenants de la répression du droit d’arrêter de fumer avec une vape efficace et abordable, alors qu’ils font pression pour interdire les arômes de vape et imposer des surtaxes prohibitives. La meilleure réponse à apporter est de poursuivre sa diffusion et la récolte de signatures. C’est là : https://vape.fr 

 

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