[Ristrett’] Nouvelle position de l’American Cancer Society: reconnaissance du vapotage comme réduction des méfaits

C’est encore loin d’un soutien à une approche conséquente de réduction des méfaits, mais l’inflexion est significative. La nouvelle position de l’American Cancer Society (ACS) sur le vapotage recommande aux cliniciens de soutenir toutes les tentatives d’arrêt de fumer, y compris celles s’aidant du vapotage. Cependant, l’ACS privilégie toujours les produits pharmaceutiques. « Certains fumeurs, malgré les conseils fermes du clinicien, n’essaieront pas d’arrêter de fumer et n’utiliseront pas les moyens de cessation approuvés par la FDA. Ces personnes devraient être encouragées à adopter la forme de produit du tabac la moins dangereuse possible. le passage à l’usage exclusif au vapotage est préférable à la poursuite de la fumigation des produits combustibles », explique le communiqué de l’organisation publié ce 16 février. Classée parmi les dix organismes de charité les plus populaires aux Etats-Unis. l’American Cancer Society, bien que critiquée pour ses liens avec l’industrie pharmaceutique et les salaires plus que confortables de ses dirigeants, est très influente.

Interdire et abandonner ou détourner et accompagner?

On notera évidemment que l’ACS maintient l’idée que le vapotage est un produit de tabac, alors qu’il n’en contient pas. Mais elle reconnait aussi le point sanitaire fondamental de l’absence de combustion contrairement aux cigarettes. Malgré cette avancée scientifique, l’ACS reste campée sur une position anxieuse sur le volet de la réglementation. « L’ACS recommande fortement que tous les efforts soient faits pour empêcher l’initiation des cigarettes électroniques par les jeunes », insiste l’ACS. Bien que le tabagisme adolescent américain soit en chute libre depuis l’essor du vapotage, et que celui-ci soit déjà interdit de vente aux mineurs depuis mi-2016. 

Expérimenté par un grand nombre de jeunes, mais pour les 3/4 d’entre eux sans nicotine et très rarement adopté à long terme, l’irruption du vapotage depuis 2011 a accéléré la baisse du tabagisme des jeunes américains. La notion de détourner (nudge) les jeunes de la cigarette dans leur tendance forte à expérimenter ne semble pas encore faire partie de la compréhension de l’organisme anti-cancer, encore empreint de la superstition de la « théorie de l’effet passerelle ». On lira avec profit l’excellente explication de Claude Bamberger, président de l’Aiduce, dans son entretien avec Vap’You sur le sujet. Mais il n’est malheureusement probablement pas lu par les responsables de santé publique américains.

[add 17h30] Le tweet de Karl Snae sur les points positifs et les lacunes et/ou erreurs de la position de l’ACS – ma traduction:
 » ACS: passer au vapotage exclusif est préférable à continuer de fumer
Les faits:
a) fumer est la plus grande cause de cancer
b) cela tue 7 millions de personnes par an dans le monde
c) 98% des morts du tabagisme aux USA le sont à cause de la cigarette
d) il faudrait déterminer les risques absolus et relatifs de chaque produit et…
e) en informer aussi le public et…
f) suivre les effets à long-terme
Mais… les autres faits:
1) l’addiction aux cigarettes ne provient pas de la nicotine seule
2) la vape n’est PAS un produit du tabac
3) le double usage est une situation temporaire et accroît le taux d’
arrêt

4) la vape n’amène PAS à fumer, au contraire elle en fait SORTIR
5) la FDA ne devrait pas réguler les produits de tabac et le vapotage de la même façon
6) réduire la nicotine est plus susceptible d’accroître les méfaits qu’une solution viable car…
7) les méfaits ne sont pas causés par la nicotine mais par la fumée « 

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