L’ASH passe au crible les fakenews sur la vape

L'ASH passe au crible les fakenews sur la vape

C’est un bombardement continuel. Accompagnées de leur buzz strident, les fakenews, généralement lancées depuis les États-Unis, polluent la presse et s’abattent sur le public britannique. Désormais, près de quatre fumeurs britanniques sur dix croient que vapoter est aussi ou plus nocif que de fumer, alors que seulement un sur dix sait que vapoter est beaucoup moins nocif. Les résultats proviennent de l’enquête de l’Action on Smoking and Health (ASH) menée auprès de plus de 12 000 Britanniques en février et mars 2023.

Tout n’est pas négatif puisque 9,1 % de la population britannique vapotent, dont une majorité (56 %) ont totalement arrêté de fumer. Soit 2,7 millions de vapoteurs ex-fumeurs qui s’ajoutent à ceux qui ont aussi arrêté la vape après avoir arrêté de fumer. Cependant, la forte hausse des fumeurs désinformés sur la réduction des risques inquiète la principale organisation antitabac britannique qui publie un dossier pour tordre le cou aux fakenews antivapes.

« Les points essentiels concernant le vapotage (e-cigarettes) peuvent être facilement résumés. Si vous fumez, le vapotage est beaucoup plus sûr ; si vous ne fumez pas, ne vapotez pas ».

Pr Sir Chris Whitty, Chief Medical Officer for England

Vingt pages de réfutation de fakenews antivapes

Le brief égrène sur une vingtaine de pages, dont un bon tiers listant les références bibliographiques, les principaux hoax contre la vape et leurs réfutations. Pris dans la presse, les exemples de désinformation sur le sujet ne sont pas exhaustifs, tant ceux-ci pullulent. Le document de l’ASH, révisé par 16 scientifiques de haut niveau, a retenu les sujets typiques et les exemples particulièrement cyniques de tromperies.

  • Le faux prétexte de protéger les jeunes pour justifier la désinformation effrayante contre le vapotage est écarté d’emblée. « Bien qu’une mauvaise représentation du vapotage surestimant les risques peut décourager les fumeurs adultes de vapoter, ce n’est pas un moyen de dissuasion efficace pour les adolescents, qui sont plus susceptibles d’adopter des comportements à risque que les adultes et sont plus sensibles à la pression de leurs pairs [3] », explique le document. Les données sur dix ans de l’enquête de l’ASH sur les adolescents illustrent cet effet : la part des adolescents qui croient le vapotage aussi ou plus nocif que de fumer est devenue majoritaire, mais la proportion à l’essayer augmente aussi.
Hausses des essais de vape et de la peur des risques vont de paire, selon les données de l'enquête de l'ASH sur les adolescents britanniques
  • Cible particulièrement cynique des antivapes, les femmes enceintes sont victimes de désinformation pour les maintenir dans le tabagisme pendant leur grossesse au lieu de les aider à s’en sortir à l’aide de la vape, ceci malgré les études sur le sujet.
  • Un hoax, qui rappelle furieusement un cas français, d’un docteur américain affirme que vapoter est similaire à prendre du « crack de cocaïne », sans autre appui à son propos que son imagination mythomane.
  • Les médias sensationnalistes surfent sur l’exagération grossissante de faits divers sur le vapotage et occultent les méfaits réels massifs du tabagisme. Ils nourrissent la croyance que vapoter est plus nocif que fumer, minimisant ainsi les méfaits du tabagisme, causes de 75 000 décès prématurés et de millions de malades au Royaume-Uni.

Une nouvelle industrie du doute

  • L’entretien du doute contre l’outil de réduction des risques passe par cacher des données et laisser le public dans l’ignorance des réglementations pour diffuser de fausses inquiétudes telles que le mythe de la pneumopathie du pop-corn liée au vapotage, alors qu’aucun cas n’a jamais touché un vapoteur. Et, a fortiori, que le diacétyle, la substance en cause dans ces maladies chez les ouvriers de la production de pop-corn est interdit par la réglementation britannique sur le vapotage.

27. Les niveaux d’exposition aux produits chimiques toxiques du vapotage ne représentent qu’une infime proportion de ceux du tabagisme[39]. En outre, depuis 2016, la réglementation britannique interdit l’utilisation de tout ingrédient dans les e-liquides contenant de la nicotine qui présente un risque pour la santé humaine sous forme chauffée ou non chauffée. Les produits chimiques interdits comprennent les vitamines et le diacétyle[40].

ASH, Adressing commons myths about vaping, 2023
  • La désinformation massive sur la vague américaine de pneumopathies, malnommée EVALI, liée à des produits frelatés avec de l’acétate de vitamine E du marché noir du THC, s’est aussi appuyé sur le fait de masquer l’absence de lien avec le vapotage nicotiné et de créer une énorme confusion sur la cause de ces pneumopathies.

Attiser la peur incohérente du maintien de la dépendance chez les fumeurs

  • Le mythe du vapotage plus addictif que de fumer, tend à minimiser ainsi l’addictivité extrême des cigarettes. Ceci alors même qu’une analyse des données sur les lycéens américains de 2012 à 2019 montre que les adolescents qui ont vapoté sans fumer sont beaucoup moins nombreux à présenter une forte dépendance à la nicotine que ceux qui ont fumé. Bien qu’il puisse sembler absurde que des fumeurs craignent la dépendance au vapotage, alors qu’ils fument au quotidien des dizaines de cigarettes, c’est la principale raison, citée par 20 % de ceux-ci, de ne pas essayer le vapotage dans l’enquête de l’ASH.

33. Les personnes dépendantes de la nicotine à cause du tabagisme qui passent au vapotage peuvent rester dépendantes, mais elles réduisent les risques de rechuter dans le tabagisme, qui est beaucoup plus nocif. Il en va de même pour les produits de substitution nicotiniques (NRT)[53], autorisés par l’autorité de réglementation des médicaments (MHRA) pour aider les gens à arrêter de fumer et à prévenir les rechutes[54], ce qui est aussi les principales raisons pour lesquelles des ex-fumeurs vapotent.

ASH, Adressing commons myths about vaping, 2023
Adressing common myths about vaping, ASH 2023
  • Un autre hoax, étroitement lié à la précédente légende, annonce que les pods ou les jetables (surnommées puffs) contiennent autant de nicotine que 50 cigarettes. Des journaux tels que le Times, le Daily Mail, le Daily Express, Cosmopolitan ou le Sun ont répandu cette fausse information au Royaume-Uni. Limités à 2 ml d’e-liquide dosé au maximum à 20 mg/ml de nicotine, ces produits sur le marché légal ne contiennent pas plus de 40 mg de nicotine. Alors qu’une cigarette de tabac recèle de 10 à 20 mg de nicotine, selon les marques. Il est à noter cependant que les fumeurs « gâchent » énormément de tabac, n’absorbant qu’environ 15 % de la nicotine d’une cigarette (de 1 à 3 mg) alors que plus de 85 % s’éparpillent dans l’air ambiant en fumée secondaire. Tandis qu’en moyenne, « environ 50 % de la nicotine contenue dans une vape est absorbée par la personne qui vapote », précise le document de l’ASH. De quoi absorber environ 20 mg de nicotine sur un pod ou une jetable, soit sensiblement moins qu’avec un paquet de cigarettes et, donc, très loin des 50 cigarettes annoncées par la presse sensationnaliste.

42. En outre, la quantité de nicotine absorbée par un individu dépend de la façon dont il vapote ou qu’il fume, de sa façon de prendre une bouffée et de la profondeur de l’inhalation. Les personnes qui essaient de fumer ou de vapoter pour la première fois, ou qui n’ont pas d’expérience, sont susceptibles d’absorber moins de nicotine.

ASH, Adressing commons myths about vaping, 2023

La théorie de la passerelle n’est qu’un mythe sans réalité

43. Si le vapotage était une porte d’entrée vers le tabagisme au niveau de la population, on s’attendrait à ce qu’au fur et à mesure que le vapotage augmente, le taux de tabagisme devrait augmenter ou au moins ralentir son déclin. Au contraire, entre 2010 et 2021, lorsque l’utilisation de l’e-cigarette s’est développée en Angleterre, les taux de tabagisme chez les mineurs ont continuellement baissé, au moins aussi rapidement que précédemment, ce qui ne confirme pas l’hypothèse de la porte d’entrée au niveau de la population.

ASH, Adressing commons myths about vaping, 2023
  • Le mythe du vapotage comme passerelle vers le tabagisme est probablement le plus répandu et le plus pervers politiquement. L’ASH le détruit à partir des données. Le tabagisme des 11-15 ans a été divisé par trois depuis 2010, passant de 9 % à 3 % en 2021. Le tabagisme des 16 à 24 ans a chuté de 20 % en 2010 à 12 % en 2021. Au niveau de la population, le vapotage accompagne la chute du tabagisme des jeunes, la soutenant probablement en réduisant l’entrée en tabagisme régulier de ceux-ci comme le montre une analyse sur les jeunes américains. « Il ne faut pas ignorer que le vapotage peut être une porte d’entrée dans le tabagisme pour certains individus, alors que pour d’autres, le vapotage peut être une porte de sortie du tabagisme », précise l’ASH, avant de lister les études inclinant dans les deux sens, « la théorie selon laquelle le vapotage est une passerelle vers le tabagisme est soutenue par certaines analyses évaluées par des pairs[76], mais pas par d’autres[77] [78] [79] [80] [81] [82]«  [références en fin d’article].
Albert Einstein
  • La thèse de la nocivité de la nicotine pour le développement du cerveau chez les jeunes est aussi une opinion répétée en boucle par les influenceurs antivapes sans preuve scientifique sérieuse. Depuis près de quarante ans, les substituts nicotiniques sont, heureusement, autorisés à la vente, y compris aux mineurs, sans qu’il soit apparu de problèmes. Des millions de fumeurs ont, malheureusement pour leur santé, commencé de fumer dans leur jeune adolescence sans que soit relevée une chute de leurs capacités cognitives dans les tests de QI. Seuls les fumeurs au long cours ont une légère baisse de leur fonction cognitive à un âge avancé au-delà de 70 ans. Des études sur des animaux, dont la pertinence pour les humains est rare, présentent des effets de l’exposition de nicotine à des sujets jeunes, mais à des dosages et niveaux exagérés d’exposition irréalistes. En l’état, ce n’est qu’une opinion idéologique.

La principale raison de l’essai de la vape par les ados est la curiosité

  • Contrairement à ce que répètent les influenceurs politiques, la principale raison invoquée par les adolescents qui ont essayé le vapotage, n’est pas l’attrait des arômes de vape, mais leur curiosité, suivie de la pression des pairs. Seuls 12 % des mineurs ayant essayé la vape sans être fumeur, déclarent l’avoir fait en raison des arômes, pour 88 % ce sont d’autres raisons dans l’enquête de l’ASH auprès des adolescents britanniques.

55. L’interdiction ou la restriction des arômes comporte le risque d’une augmentation de la consommation de cigarettes[88]. Aux États-Unis, où des interdictions et des restrictions d’arômes ont été imposées aux e-cigarettes, les données sur les ventes ont montré que, bien qu’il y ait eu une baisse conséquente des ventes d’e-cigarettes, les ventes de cigarettes ont également augmenté de manière significative. Les auteurs ont noté que 38 % de l’impact sur les ventes de cigarettes provenait d’une croissance des ventes de cigarettes consommées de manière disproportionnée par les jeunes[89]. Si l’augmentation du tabagisme chez les adultes est presque entièrement due au fait que d’anciens fumeurs recommencent à fumer, chez les mineurs, il s’agit probablement d’une combinaison d’une augmentation d’initiations et de rechutes.

ASH, Adressing commons myths about vaping, 2023

Pour quelles raisons, les fakenews contre la vape sont un enjeu crucial ?

En avril, Neil O’Brien, le ministre de la Santé britannique, a annoncé l’opération Swap to Stop, la distribution d’un million de kits de vape, faisant du vapotage le principal outil de la stratégie de baisse du tabagisme. « Cette approche sera compromise si les fumeurs n’essaient pas le vapotage par crainte pour la sécurité ou arrêtent de vapoter trop tôt et recommencent à fumer. Le gouvernement doit agir rapidement pour mieux faire comprendre au public que le vapotage représente une fraction du risque lié au tabagisme », explique Hazel Cheeseman, directrice générale adjointe d’ASH.

« Le vapotage est un outil précieux dans notre arsenal pour lutter contre le tabagisme, en particulier pour les patients fortement dépendants. Cependant, trop de mes patients ont vu des gros titres alarmistes dans les médias qui les inquiètent et les dissuadent d’essayer le vapotage », déplore la Dr Ruth Sharrock, tabacologue responsable au NHS de North East et North Cumbria. Ce vape bashing n’a pas de base scientifique, comme le montre ce passage en revue des principales fakenews.

« Il est faux de dire que nous n’avons aucune idée des futurs risques liés au vapotage. Au contraire, les niveaux d’exposition aux substances cancérigènes et autres substances toxiques sont considérablement plus faibles chez les personnes qui vapotent que chez celles qui fument, ce qui indique que les risques pour la santé ne représentent probablement qu’une fraction de ceux posés par le tabagisme. », rappelle la Pr Ann McNeill, du King’s College de Londres et co-auteure des rapports scientifiques du Public Health England sur le vapotage.

La fakenews des fakenews : elles ne protègent pas les jeunes

Au-delà du rappel des données scientifiques, un élément pivot du document de l’ASH est le rejet du faux prétexte de protection des adolescents à cette désinformation. En filigrane des interventions des antivapes, la justification à leurs mensonges, exagérations ou manipulations est une prise en otage émotionnelle au nom de la protection des jeunes. Faisant passer devant le tribunal médiatique le droit à la réduction des risques pour une nuisance contre les enfants.

Non seulement c’est faux, mais cette stratégie de la peur antivape est contre-productive envers les jeunes. Le goût du risque, la curiosité et la pulsion de transgression sont attisés par ce discours sensationnaliste et moraliste. Cette stratégie de communication antivape a, évidemment, un autre but que de protéger les jeunes. Les adolescents sont le jouet d’un agenda politico-économique, dont le principal objectif à court terme est l’interdiction des arômes de vape. A ce titre, le document de l’ASH a aussi le mérite de rappeler les conséquences néfastes à la fois pour les jeunes et les adultes qu’aurait une telle interdiction des arômes de vape.

Références [le cas échéant, la numérotation reprend celle du document de l’ASH] :

  • Addressing common myths about vaping, ASH brief, 2023.
  • Use of e-cigarettes among adults in Great Britain, ASH, 2023.
  • Action on Smoking and Health (ASH). Use of e-cigarettes (vapes) among young people in Great Britain. 2023.
  • [3] Steinberg L. A Social Neuroscience Perspective on Adolescent Risk-Taking. Dev Rev. 2008 Mar;28(1):78-106. doi: 10.1016/j.dr.2007.08.002. PMID: 18509515; PMCID: PMC2396566.
  • [39] Committee on Toxicity of Chemicals in food, consumer products and the environment (COT). Statement on the potential toxicological risks from electronic nicotine (and non-nicotine) delivery systems (E(N)NDS – e-cigarettes). 2020. https://cot.food.gov.uk/sites/default/files/2020-09/COT%20E%28N%29NDS%20statement%202020-04.pdf
  • [40] Medicines and Healthcare products Regulatory Agency (MHRA). Chapter 6 – Ingredient Guidance – Great Britain. March 2022. https://www.gov.uk/government/publications/chapter-6-ingredient-guidance-great-britain
  • [53] Shahab L, Dobbie F, Hiscock R, McNeill A, Bauld L. Prevalence and impact of long-term use of nicotine replacement therapy in UK Stop-Smoking Services: findings from the ELONS study. Nicotine and Tobacco Research. 2017 Dec 13;20(1):81-8.
  • [54] Medicines and Healthcare products Regulatory Agency (MHRA). MHRA PUBLIC ASSESSMENT REPORT: The use of nicotine replacement therapy to reduce harm in smokers. February 2010.
  • [55] Jackson SE, Brown J, Jarvis MJ. Dependence on nicotine in US high school students in the context of changing patterns of tobacco product use. Addiction. 2021 Jul;116(7):1859-1870. doi: 10.1111/add.15403. Epub 2021 Jan 22. PMID: 33405286; PMCID: PMC8436751. https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/add.15403
  • [70] Shahab L, Beard E, Brown J Association of initial e-cigarette and other tobacco product use with subsequent cigarette smoking in adolescents: a cross-sectional, matched control study. Tobacco Control 2021;30:212-220. https://tobaccocontrol.bmj.com/content/30/2/212.long
  • [76] Baenziger ON, Ford L, Yazidjoglou A, Joshy G, Banks E. E-cigarette use and combustible tobacco cigarette smoking uptake among non-smokers, including relapse in former smokers: umbrella review, systematic review and meta-analysis. BMJ open. 2021 Mar 1;11:e045603.
  • [77] Sun R, Mendez D, Warner KE. Is adolescent e-cigarette use associated with subsequent smoking? A new look. Nicotine Tob Res. 2022;24:710–8
  • [78] Khouja JN, Wootton RE, Taylor AE, Davey Smith G, Munafò MR. Association of genetic liability to smoking initiation with e-cigarette use in young adults: A cohort study. PLoS medicine. 2021 Mar 18;18:e1003555.
  • [79] East K, Hitchman SC, Bakolis I, Williams S, Cheeseman H, Arnott D, McNeill A. The association between smoking and electronic cigarette use in a cohort of young people. Journal of Adolescent Health. 2018 May 1;62:539-47.
  • [80] Beard E, Brown J, Shahab L. Association of quarterly prevalence of e‐cigarette use with ever regular smoking among young adults in England: a time–series analysis between 2007 and 2018. Addiction. 2022 Aug;117:2283-93.
  • [81] Chan GC, Stjepanović D, Lim C, Sun T, Shanmuga Anandan A, Connor JP, Gartner C, Hall WD, Leung J. Gateway or common liability? A systematic review and meta‐analysis of studies of adolescent e‐cigarette use and future smoking initiation. Addiction. 2021 April;116:743-56.
  • [82] Khouja JN, Suddell SF, Peters SE, Taylor AE, Munafò MR. Is e-cigarette use in non-smoking young adults associated with later smoking? A systematic review and meta-analysis. Tobacco Control. 2021 Jan 1;30:8-15.
  • [88] Cadham CJ, Liber AC, Sánchez-Romero LM, Issabakhsh M, Warner KE, Meza R, Levy DT. The actual and anticipated effects of restrictions on flavoured electronic nicotine delivery systems: a scoping review. BMC Public Health. 2022 Dec;22:1-3.
  • [89] Friedman et al. First look: Sales of Electronic Nicotine Delivery Systems and Cigarettes after the Adoption of Flavour Bans. Funded by US Natonal Cancer Institute and Food and Drug Administration. Presented at the US e-cig summit on May 16th 2023.

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